Luis Lacalle Pou a qualifié de regrettable le geste du ministre turc des Affaires étrangères contre les manifestants arméniens en Uruguay

Le président uruguayen a rappelé que son pays avait été un pionnier dans la reconnaissance de l'existence du génocide arménien. Le ministre des Affaires étrangères Francisco Bustillo a convoqué lundi l'ambassadeur turc Hüseyin Müftüoğlu

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El presidente de Uruguay, Luis Lacalle Pou, en una fotografía de archivo. EFE/Federico Anfitti
El presidente de Uruguay, Luis Lacalle Pou, en una fotografía de archivo. EFE/Federico Anfitti

Luis Lacalle Pou a qualifié ce dimanche de « regrettable » le geste lié à un groupe ultranationaliste que Turkish Foreign Le ministre Mevlüt Çavuşoğlu s'est adressé aux manifestants de la communauté arménienne pour protester contre leur visite à Montevideo.

S'adressant à la presse, le président uruguayen a rejeté l'attitude de Çavuşoğlu, enregistrée sur une vidéo dédiée aux manifestants, et en riant, un geste lié à l'organisation turque d'extrême droite et ultranationaliste les Grey Wolves.

« Le geste d'un dirigeant envers une communauté hier doit être vivement critiqué. Dès que nous avons entendu parler de ce qui s'est passé, nous avons parlé à (le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Francisco) Bustillo et demain, il convoque l'ambassadeur de Turquie en Uruguay », a-t-il dit.

Le président a également souligné que la communauté arménienne dans le pays d'Amérique du Sud « fait mal et à juste titre », puisque les manifestations, qui ont eu lieu samedi devant l'ambassade de Turquie nouvellement inaugurée en Uruguay, étaient en répudiation à Çavuşoğlu marcher sur le pays la veille de a marqué les 107 ans qui se sont écoulés depuis le début du génocide arménien.

Lacalle Pou a ainsi assuré à la communauté que tant son parti, le Parti national (PN, centre-droit), que la coalition qui forme son gouvernement et « Uruguay tout » se soucient de la question, puisque le pays a été un « pionnier » dans la reconnaissance l'existence du génocide arménien il y a 57 ans.

Le ministre turc Mevlut Cavusoglu a fait le symbole d'un groupe d'extrême droite

Cependant, comme le rapporte le journal local El Pais, le président a dissocié le geste qui a poussé Bustillo à convoquer lundi l'ambassadeur de Turquie en Uruguay, Hüseyin Müftüoğlu, de l'importance du renforcement des relations commerciales avec ce pays, puisque les nations ont pris le premier un pas vers la négociation d'un traité de libre-échange (ALE).

« Faire avancer les questions commerciales avec n'importe quel pays du monde ne signifie pas partager les politiques internes ou externes », a-t-il ajouté, soulignant qu' « une chose est le travail des Uruguayens et une autre est d'endosser ou de confirmer certaines pratiques politiques dans certains pays ».

Les déclarations de Lacalle Pou ont été faites dans le cadre de sa participation aux célébrations du 160e anniversaire de la fondation de la colonie suisse uruguayenne Nueva Helvecia.

Le ministre uruguayen des Affaires étrangères sera également l'orateur principal lors d'une cérémonie officielle commémorant le génocide arménien ce dimanche.

Çavuşoğlu a tenu une réunion avec Bustillo samedi, après quoi les deux ont signé les termes de référence qui entament le processus de négociation d'un ALE entre le pays sud-américain et la Turquie, dixième destination des exportations uruguayennes en 2021, avec 212 millions.

L'organisation paramilitaire Grey Wolves, qui nie l'existence du génocide arménien et défend le fait que la Turquie est une entité unique sans distinction, a été interdite en 2020 par des pays européens tels que l'Autriche et la France à la suite d'attaques de ses membres contre la communauté arménienne locale.

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Les Grey Wolves ont émergé dans les années 1960 et, à partir de 2016, ils sont devenus l'un des principaux partisans du président turc Recep Tayyip Erdogan. Le mouvement cible les Arméniens, les Kurdes séparatistes, les militants de gauche et les défenseurs des droits humains, et est à l'origine de nombreuses attaques. En fait, l'un des membres du groupe a tenté d'attaquer le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre en 1981.

Perpétré en 1915 par les troupes ottomanes, le génocide des Arméniens est commémoré le 24 avril, date des premières arrestations d'intellectuels arméniens, considérée comme le début de ces massacres.

Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et par la communauté historique. Selon les estimations, entre 1,2 et 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, puis alliées à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. L'année dernière, à une autre étape historique, Joe Biden est devenu le premier président américain en exercice à qualifier les événements de 1915 de « génocide ». Aujourd'hui, en fait, l'Américain a de nouveau commémoré la tragédie.

L'Uruguay reconnaît le génocide arménien, tandis que la Turquie reconnaît les massacres, mais rejette le terme génocide. Ankara parle d'une guerre civile en Anatolie aggravée par la famine, au cours de laquelle entre 300 000 et 500 000 Arméniens et un nombre similaire de Turcs sont morts.

Avec des informations d'EFE et de l'AFP

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