L'opposition vénézuélienne a applaudi jeudi la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, de demander à la Chambre préliminaire de l'agence de reprendre l'enquête sur ce pays des Caraïbes suite à un report demandé par le régime Nicolás Maduro pour obtenir le les informations qui lui avaient été communiquées étaient nécessaires et qui, selon le responsable de La Haye, n'ont pas été fournies.
Au terme de la période de ce report, sans que l'exécutif ne fournisse à la CPI les documents requis, le régime a demandé que la Haute Cour, dans une lettre datée du 15 avril et transcendant ce jeudi, « s'abstienne formellement de l'enquête en faveur des actions menées par les compétents autorités nationales du Venezuela », de sorte que ce sont elles qui poursuivent le processus en interne.
La lettre assure que les institutions de l'État enquêtent ou ont enquêté sur leurs « ressortissants ou autres personnes relevant de la juridiction pour des actes présumés punissables contre les droits de l'homme ».
Le Statut de Rome, fondateur de la CPI, exige que le procureur accepte la demande de Caracas ou soumette une requête à la Cour demandant l'autorisation de reprendre ses propres enquêtes, une demande qui comprendra les observations pertinentes des victimes, de leurs représentants légaux et des autres parties intéressées dans la mallette.
Étant donné que le Venezuela n'a soumis aucune nouvelle information justifiant un réexamen de son évaluation précédente qui l'a conduit à déterminer l'ouverture d'une enquête, Khan demandera à poursuivre l'enquête et c'est la Chambre qui décidera de la procédure à suivre.
Le procureur a souligné dans un communiqué sa « volonté de coopérer avec les autorités nationales dans leurs efforts pour obtenir justice », mais a rappelé que la mise en œuvre effective du Statut ne peut être réalisée qu'en « approfondissant la coopération et en trouvant un terrain d'entente dans la mesure du possible, même dans des domaines complexes et difficiles circonstances. »
« Alors que les autorités vénézuéliennes n'étaient pas d'accord avec ma décision d'ouvrir une enquête, j'ai senti en leur honneur qu'elles cherchaient toujours à dialoguer avec mon bureau pour développer une coopération plus forte et identifier les moyens par lesquels nous pouvons soutenir la responsabilisation par le biais de processus au niveau national », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne l'annonce de Khan, l'opposant Juan Guaido a déclaré que le désir « de poursuivre l'enquête sur les crimes contre l'humanité commis au Venezuela justifie le travail des victimes, de leurs représentants et de la société civile sur la voie de la justice ».
« La dictature a échoué dans sa tentative de simuler la justice. Nous sommes convaincus qu'il n'y aura pas d'impunité, car c'est le seul moyen d'obtenir réparation pour les victimes et d'assurer la non-répétition des événements. Puisse cela encourager davantage notre combat pour la justice, la liberté et la démocratie », a écrit l'opposant sur Twitter.
À cet égard, l'antichaviste et double candidat à la présidence Henrique Capriles a fait valoir que les membres de la direction du gouvernement « sont habitués à une « justice » sur mesure, avec des institutions fidèles à leurs plans de contrôle politique ».
« L'ICC les remet à leur place. Notre plein soutien et notre accompagnement aux victimes et à leurs familles sur cette voie pour obtenir une véritable justice », a-t-il ajouté sur le réseau social.
Selon l'avocate vénézuélienne Tamara Suju, « la tyrannie n'a pas réussi à tromper » le Tribunal de La Haye « parce qu'il n'y a aucune intention de rendre justice juste et vraie ».
L'affaire vénézuélienne remonte à 2018, lorsque le bureau du procureur de la CPI a entamé un examen préliminaire pour la commission présumée de crimes contre l'humanité, depuis au moins avril 2017, lors de manifestations dans tout le pays.
(Avec des informations d'EFE)
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