Le régime de Daniel Ortega a interdit 25 autres ONG au Nicaragua : il y en a maintenant 137 depuis 2018

Le décret annulant les personnalités juridiques de ces associations a été approuvé d'urgence au Parlement avec le vote de 74 députés sandinistes et de leurs alliés

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Fotografía de archivo de vista general del parlamento de Nicaragua. EFE/Jorge Torres
Fotografía de archivo de vista general del parlamento de Nicaragua. EFE/Jorge Torres

L'Assemblée nationale nicaraguayenne (Parlement), à la majorité officielle, a annulé mercredi les personnalités juridiques de 25 autres ONG nicaraguayennes, amenant 137 organisations civiles à but non lucratif interdites depuis décembre 2018, à la demande du régime du président Daniel Ortega.

Parmi les 25 organisations non gouvernementales (ONG) illégales figurent la Fondation Luisa Mercado dirigée par l'écrivain nicaraguayen exilé en Espagne Sergio Ramírez Mercado et l'Association pour le développement de Solentiname, fondée en 1982 par le défunt poète trappiste Ernesto Cardenal (1925-2020).

La Commission permanente des droits de l'homme du Nicaragua (CPDH), qui se consacre à la défense des droits de l'homme, et la Fédération nicaraguayenne de coordination des organisations non gouvernementales travaillant avec les enfants et les adolescents (Codeni).

En outre, l'Association nicaraguayenne des ingénieurs et des architectes, l'Association nicaraguayenne de la cinématographie, le Centre d'association pour la formation des femmes qui travaillent et la Fondation Coen, par l'homme d'affaires Piero Coen.

De même, la Fondation pour la communication et l'éducation populaire, la Fondation pour le développement intégral des femmes autochtones de Sutiaba, l'Association académique nicaraguayenne des sciences juridiques et politiques, le Centre pour les droits constitutionnels et la Fondation nicaraguayenne pour la promotion de Démocratie, paix et développement de la société civile, entre autres.

Avec l'annulation de ces 25 autres ONG indépendantes, le nombre d'entités locales interdites depuis que la crise sociopolitique a éclaté au Nicaragua en avril 2018, qui a fait 355 morts, selon la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), et qui sont décrites comme une tentative de coup d'État d'Ortega.

Le décret annulant les personnalités juridiques des 25 ONG a été approuvé d'urgence avec le vote de 74 députés sandinistes et de leurs alliés, 15 abstentions, et le reste n'a pas voté, sur les 91 législateurs qui composent le Parlement.

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Selon un rapport du ministère de l'Intérieur, ces 25 ONG ont manqué à leurs obligations, notamment le fait qu'elles ne se sont pas enregistrées en tant qu'« agents étrangers, étant des sujets obligés parce qu'elles ont reçu des dons de l'étranger ».

Ils n'ont pas non plus communiqué leurs états financiers avec leurs ventilations détaillées des revenus, des dépenses, de la balance de vérification et des détails des dons (origine, provenance et bénéficiaire final) ; pas plus que leurs conseils d'administration.

Parmi les organisations interdites figurent les ONG qui défendent les droits de l'homme, les organisations médicales, féministes, éducatives, les universités, les écologistes, les peuples autochtones, les journalistes et les centres de pensée, entre autres.

Également la filiale nicaraguayenne d'O Peración Sonrisa, dédiée à la réalisation d'opérations gratuites pour les enfants présentant une fente palatine ou une fente labiale.

Le régime sandiniste a également annulé les enregistrements et les émissions perpétuelles de quatre ONG américaines et de six ONG européennes.

Le Nicaragua traverse une crise politique et sociale depuis avril 2018, qui s'est accentuée après les élections générales controversées du 7 novembre, au cours desquelles Daniel Ortega a été réélu pour un cinquième mandat, quatrième consécutif et deuxième avec sa femme, Rosario Murillo, en tant que vice-présidente, avec son principal prétendants en prison.

(Avec des informations d'EFE)

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