300 filles sont devenues mères après avoir été victimes de viol au Pérou

Le système d'enregistrement du certificat de naissance vivante du ministère de la Santé fournit des indices qui alarment et ciblent un problème dans notre société.

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Manifestantes protestan frente a la sede de la Secretaría Nacional de Niñez, Adolescencia y Familia (Senniaf), contra los casos de abuso a menores ocurridos en albergues de dicha institución, en Ciudad Panamá. EFE/Bienvenido Velasco/Archivo
Manifestantes protestan frente a la sede de la Secretaría Nacional de Niñez, Adolescencia y Familia (Senniaf), contra los casos de abuso a menores ocurridos en albergues de dicha institución, en Ciudad Panamá. EFE/Bienvenido Velasco/Archivo

Malgré leur jeune âge et le fait qu'ils n'aient pas encore terminé leur enfance ou leur pré-adolescence, 300 enfants de moins de 14 ans ont accouché dans le pays, selon le système d'enregistrement des certificats de naissance vivants (Minsa) du ministère de la Santé.

La directrice du Centre des femmes péruviennes (CMP), Flora Tristán, Liz Meléndez, a déclaré que toutes ces naissances étaient le résultat d'un viol, l'un des crimes les plus répandus au Pérou et avec la plus grande impunité.

« (Chez les filles ayant subi une grossesse forcée), leur santé est menacée parce qu'elles ne sont pas préparées physiquement ou psychologiquement à devenir mères, cela a un impact sur leur santé, non seulement physiquement mais aussi mentalement. Et ils deviennent aussi vulnérables à d'autres épisodes de violence », a-t-il déclaré au journal Ojo.

Il convient de mentionner que selon les données soumises par Minsa, 299 de ces mères mineures ont entre 11 et 14 ans et une de moins de 10 ans. La région d'Ucayali a enregistré le plus grand nombre de cas avec 47 cas, suivie de Loreto avec 42 et de Lima avec 25.

« Combien de cas restent impunis, combien de cas sont minimisés et ensuite ces agresseurs commettent d'autres crimes, combien sont des récidivistes, combien de choses qui pourraient aider la population à savoir et à avoir un certain niveau de prévention ne se font pas comme le registre des agresseurs, approuvé depuis 2018 et n'est pas mis en œuvre », a-t-il dit.

« Il y a un problème structurel au Pérou et, par conséquent, il doit y avoir des mesures préventives, des soins doivent être garantis aux victimes, lutter contre l'impunité et surveiller les agresseurs », a-t-il ajouté.

PLUS DE 10 000 PRISONNIERS DÉTENUS POUR ABUS SEXUELS SUR MINEURS

Un autre fait révélateur d'un problème majeur dans notre société est le crime de viol sexuel contre des mineurs. Selon les données, 10 104 prisonniers accusés de viol sur mineur, 3 005 n'ont pas été condamnés et sont poursuivis, selon l'Institut national pénitentiaire (INPE).

Dans son dernier rapport, l'institution note qu'elle est « préoccupée » par le fait que les détenus impliqués dans des viols et des actes contre la pudeur augmentent d'année en année.

« La population carcérale est encline à commettre des crimes où elle récompense la violation des droits des groupes vulnérables de la société », a-t-il averti. (Avec des informations du journal Ojo).

Infobae

FÉMINICIDE AU PÉROU

Infobae Pérou s'est entretenu avec Lisbeth Guillén Chávez, féministe, coordinatrice du programme Pouvoir et politique du mouvement Manuela Ramos et porte-parole de la campagne We Are Half, We Want Parity Without Harassment. La spécialiste des droits des femmes, des droits politiques, du genre et des politiques publiques, nous met en garde contre ces cas auxquels les femmes sont confrontées et que le machisme est toujours profondément enraciné dans notre société.

« Selon les informations du ministère des Femmes et des Populations vulnérables (MIMP), en février 2022, 26 féminicides avaient été enregistrés (18 en janvier et 08 en février), sur 80,7 % des féminicides étaient des partenaires ou des ex-partenaires des victimes. Il faudrait également tenir compte du lien entre la disparition de femmes, de filles et d'adolescents à cause du fémicide, en janvier 2022, 2 des victimes avant l'événement avaient été portées disparues. L'année 2021 a culminé avec 146 victimes de fémicide, dans 52% des cas, les féminicides étaient des partenaires ou des ex-partenaires de la victime », a-t-il précisé.

« Au Pérou, sur le nombre total de femmes victimes de violence, seules 29 % demandent une aide institutionnelle et le font principalement dans les commissariats de police, qui sont chargés d'enregistrer les plaintes. Depuis 2015, une législation spéciale est en place pour prévenir, punir et éliminer la violence à l'égard des femmes et des membres du groupe familial (Loi 30364), alignée sur la Convention de Belém Do Pará, qui différencie clairement la violence à l'égard des femmes de la violence contre les membres du groupe familial et établit principes et approches en matière de prise en charge des victimes », a-t-il ajouté.

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