Loin des erreurs discursives qui lui ont fait perdre la présidence en 2017 au profit d'Emmanuel Macron, la candidate d'extrême droite Marine Le Pen est projetée au second tour jamais auparavant avec une telle chance de l'emporter. Le débat télévisé de mercredi 20, entre les deux candidats à l'Elysée, fera face à deux modèles du pays qui seront définis dimanche prochain.
Pour cacher les plus complexes de ses idées, comme sa proximité avec des dirigeants autocratiques, comme le président russe Vladimir Poutine ou le Hongrois Viktor Orban, Le Pen a tenté de captiver l'électorat en se concentrant sur ses propositions économiques, une batterie de mesures visant à améliorer les achats matraqués le pouvoir des Français.
La vision économique du leader d'extrême droite a changé. Ses idées sur une sortie de l'euro ou un système de retraite à 60 ans ont été réduites à « protéger » ses concitoyens des effets de l'inflation. Un ensemble de propositions souvent tentantes, telles que la réduction de la taxe sur l'énergie et les carburants, les exonérations fiscales, la suppression des taxes à la consommation, la réduction des cotisations patronales pour les employeurs qui augmentent les salaires, parmi les plus promus.
Toutefois, pour les analystes, les initiatives de Marine Le Pen, qui peuvent servir à améliorer les possibilités électorales du candidat du Groupe national (RN), sont reconnues pour leur incongruité économique, juridique et même institutionnelle.
L'un des avertissements concernant les conséquences de la mise en œuvre de mesures telles que celles proposées par Le Pen a été lancé par l'économiste français Jean Tirole, considéré comme l'un des économistes contemporains les plus influents au monde.
Tirole, qui a reçu en 2014 le prix d'économie de la Banque de Suède, communément appelé « prix Nobel d'économie », en raison de ses travaux sur l'analyse du pouvoir de marché et de la réglementation, a donné de sévères avertissements.
Dans une chronique publiée dans La Dépêche du Midi, le spécialiste a même décrit le programme économique du candidat d'extrême droite comme un projet « anti-cernes et sans fonds », qui « appauvrira durablement notre pays »
Les erreurs grossières de ce programme, du moins pour Tirole, prévoient « une liste de dépenses supplémentaires, largement sous-estimées de 68 milliards d'euros par an, financées à l'aide de recettes malheureusement partiellement fictives ».
Pour être descriptif dans ses pronostics, l'économiste né à Aube a indiqué qu'un déséquilibre tel que celui exposé dans les comptes de la politique de Le Pen ferait perdre confiance aux marchés en France, et il anticipe : « Le manque de prévoyance dans le programme Marine Le Pen ne rassurez ce dernier, qui verra en France une version européenne de l'Argentine ».
Selon lui, les 16 milliards d'euros d'économies que l'aspirante ultra-conservatrice dit vouloir réaliser grâce aux mesures d'immigration reposent sur des calculs imprécis. Selon l'expert, « toutes les études montrent que les immigrants ne coûtent presque rien en termes d'argent public, car les cotisations de sécurité sociale des personnes qui travaillent compensent les coûts facturés à notre système de protection sociale ».
Réfléchissant également à la manière dont Le Pen réaliserait « 8 milliards d'économies dans le fonctionnement de l'État », il estime, comme avant lui le laboratoire français d'idées, l'Institut Montaigne, que « le coût de son programme de dépenses semble très sous-estimé ».
Le match Le Pen, qui a choisi le slogan « Pour tous les Français » pour le second tour, envisage d'entamer son mandat par un référendum visant à établir une « priorité nationale » notamment en termes d'emploi, de soutien et d'aide sociale. logement. Subordonner également les prestations de solidarité à cinq ans de travail en France, et retirer le titre de séjour à tout étranger qui n'a pas travaillé depuis un an.
Tirole a évoqué ces idées, telles que l'abaissement de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler entre 17 et 20 ans. Du point de vue de l'économiste, une telle réforme de la retraite « brisera notre système, avec des conséquences importantes pour les plus défavorisés »
« Les propositions de Marine Le Pen ne préparent ni la France à l'avenir, ni ne réduisent les inégalités », a-t-il ajouté à la chronique dans ce prestigieux média français.
Il a également été dit que de nombreuses dispositions prises par Le Pen vont à l'encontre de la Constitution. Les spécialistes ont souligné qu'une crise institutionnelle sans précédent s'ensuivrait si ce programme de réforme était abordé.
Enfin, si la candidate d'extrême droite « ne parle plus de quitter l'Europe et l'euro, son programme équivaut à s'asseoir sur les règles européennes et va immédiatement créer une crise profonde dans l'Union, avec des répercussions immédiates sur la crédibilité budgétaire de la France », prévient le Nobel.
Tirole, distingué par le prix d'économie de la Banque de Suède, a conclu que ces décisions seraient « un Frexit qui ne prononce pas son nom ».
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