Quelques jours après le scrutin en France, une nouvelle accusation de l'UE contre Marine Le Pen pour détournement de fonds est mise au jour

L'Office européen de lutte antifraude (OLAF) demande 137 000 euros à la candidate d'extrême droite qu'il considère avoir laissés tomber lorsqu'elle était députée européenne

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Marine Le Pen, French far-right
Marine Le Pen, French far-right National Rally (Rassemblement National) party candidate for the 2022 French presidential election, gestures during a campaign meeting in Avignon, France, April 14, 2022. REUTERS/Christian Hartmann

Six jours après le ballotage en France, une nouvelle enquête de l'agence européenne anti-fraude contre Marine Le Pen enchevêtre la campagne de la dirigeante d'extrême droite, comme cela s'est produit lors des élections de 2017, et comme alors sa réponse est de dénoncer un montage et de critiquer le parti pris des institutions communautaires.

« Je suis très habitué aux pièges de l'Union européenne quelques jours avant le second tour et je pense que les Français ne sont pas dupes », a déclaré Le Pen lundi alors qu'il faisait campagne dans la ville de Saint-Pierre en Auge, en Normandie, interrogé à ce sujet.

Il a « complètement » démenti les allégations contenues dans le rapport de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) qui avait fait fuiter dimanche le site d'information en ligne Médiapart. Un rapport transmis à la Justice française à la mi-mars pour l'ouverture éventuelle d'une procédure contre le candidat qui cherchera à atteindre l'Elysée dimanche prochain devant Emmanuel Macron.

L'OLAF lui réclame personnellement 137 000 euros qu'il considère avoir détournés lorsqu'elle était députée européenne parce qu'elle les consacrait à des objectifs de politique nationale française qui ne correspondaient pas à ceux de son poste à la Chambre européenne, pour lequel ils ont été attribués.

Il réclame également le remboursement d'autres montants (au total 617.000 euros) à trois autres anciens députés européens de son parti, le Groupe national (RN) : son père, Jean-Marie Le Pen ; son ancien associé, Louis Alliot, et celui qui a été vice-président du mouvement, Bruno Gollnisch.

On leur reproche notamment d'avoir utilisé cet argent pour faire des dons à des associations dirigées par des personnes proches de RN ou directement à des membres du parti, mais aussi pour acheter des bouteilles de vin et de champagne coûtant des milliers d'euros qui ne sont pas justifiés par des actes liés à l'exercice des positions. des députés européens.

Marine Le Pen et Alliot se sont plaints que, bien qu'étant les premières parties intéressées, elles n'aient pas eu accès au dossier comme l'a fait Médiapart, média sur lequel leur équipe ne se lasse pas de souligner qu'il est très marqué idéologiquement à gauche.

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C'est précisément Médiapart, il y a plus de cinq ans, qu'il a révélé que l'OLAF réclamait au leader de l'extrême droite française 339 000 euros de fonds publics que le Parlement européen lui avait alloués pour payer les assistants parlementaires, une question qui se poursuivait au cours du 2017. campagne présidentielle.

Et cela lui a valu début 2018 une accusation de détournement de fonds, soupçonné d'avoir payé avec ces fonds à sa secrétaire personnelle et à son garde du corps.

D'autre part, Marine Le Pen a profité d'une question posée à la radio France Bleu pour souligner qu'il existe « mille différences » entre elle et son père sur la scène politique.

Elle a souligné que si son père avait créé et était en charge « un mouvement de réponse, de contestation », le Front national, elle dirigeait néanmoins « un mouvement de gouvernement » et « de proposition ».

Elle a également souligné que, contrairement à son père, qui critiquait en colère le travail politique de Charles de Gaulle, elle défendait le régime actuel de la Ve République qui a créé ce personnage historique.

Dans la même veine de s'affirmer comme une figure ouverte à la recherche du consensus et loin de l'extrémisme, il a déclaré que s'il gagne les élections, il formera « un gouvernement d'union nationale » qui comprendra des gens « qui viendront de la gauche et de la droite ».

Même si le seul nom qu'il voulait donner était qui serait son ministre de la Justice, Jean-Pierre Garraud député européen, il a précisé qu'il pourrait inclure des personnes du profil de l'ancien ministre de l'Economie socialiste Arnaud Montebourg, qui a quitté l'exécutif de François Hollande en août 2014 pour avoir défendu protectionnisme industriel.

Les sondages publiés ce lundi indiquent une hausse de l'avantage d'Emmanuel Macron sur Marine Le Pen.

Selon le sondage Ipsos, si le second tour était organisé maintenant, le président français l'emporterait avec 56% des voix, contre 44% de son adversaire d'extrême droite. Selon l'Ifop, le résultat serait de 54,5 % pour le premier (un point de plus que vendredi) et de 45,5 % pour le second (un point de moins).

(Avec des informations d'EFE)

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