« C'est la fête de la cocaïne » : le reportage dévastateur sur le rugby français

Plusieurs joueurs du Top 14 qui ont avoué avoir consommé de la drogue pour « décompresser » et « s'amuser ». Comment se fait-il qu'ils contournent les contrôles antidopage

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Rugby Union - Six Nations Championship - France v Ireland - Stade de France, Saint-Denis, France - February 12, 2022 France's Donovan Taofifenua, Jean-Baptiste Gros, Maxime Lucu and Yoram Moefana react with teammates REUTERS/Benoit Tessier
Rugby Union - Six Nations Championship - France v Ireland - Stade de France, Saint-Denis, France - February 12, 2022 France's Donovan Taofifenua, Jean-Baptiste Gros, Maxime Lucu and Yoram Moefana react with teammates REUTERS/Benoit Tessier

« Je souhaite que n'importe quel homme moyen devienne un athlète professionnel un jour, gagne beaucoup d'argent et soit sous pression du matin au soir. Il est difficile d'être à jour. Personne ne peut le comprendre avant de l'avoir vécu, joué et applaudi par des milliers de personnes. Quand vous devez bien manger toute votre vie, vous entraîner, faire tout ce qu'on vous dit, être à 800% du matin au soir, sept jours sur sept, à un moment donné, vous devez sortir, vous amuser, relâcher la pression. Certains marchent, d'autres se défondent. La même chose lorsque vous êtes dans les gradins et que vous ne jouez pas : vous trouvez cette adrénaline avec la cocaïne. »

La phrase a été prononcée par un rugbier français dont l'identité a été gardée secrète dans le cadre d'un vaste rapport publié par le célèbre journal L'Equipe dans lequel plusieurs joueurs du Top 14, le championnat de France par excellence, ont témoigné. Selon les protagonistes eux-mêmes, la cocaïne est entrée dans le monde du glaçage il y a des décennies et les autorités qui régissent ce sport semblent incapables de l'arrêter.

Le dernier cas public est celui de James Maloney, un ancien personnage du rugby australien qui a été testé positif lors d'un test antidopage au club français de Lezignan après un match contre Carcassonne au championnat Elite One fin février. « Nous savons tous que la cocaïne est un fléau dans l'ensemble de la société. Personne n'est hors de portée. Malheureusement, nous ne pouvons pas être derrière tous les joueurs pour regarder ce qu'ils font quand ils ne sont pas dans le club », avait déclaré à l'AFP le président de Lezignan Alain Fabre à l'époque.

Tel que publié par L'Equipe, il ne s'agit pas de cas isolés, mais que « la cocaïne est devenue monnaie courante », comme l'a reconnu un autre rugbier qui a choisi de cacher son identité pour éviter d'éventuelles sanctions. « Quand j'ai commencé, certaines personnes fumaient leur petite cigarette de cannabis. Cela a été remplacé par de la cocaïne », a-t-il ajouté. Au même moment, un autre athlète interviewé s'est ouvert : « J'ai bu de la coke, et alors ? Je n'ai rien à cacher. Ce n'est pas du tout exceptionnel. Tout le monde le consomme au milieu. Les 14 meilleurs joueurs actuellement actifs prennent ».

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Les rugbiers qui ont témoigné ont choisi de le faire de manière anonyme pour éviter les problèmes, bien qu'ils soient tous d'accord pour dire que dans l'environnement, ce n'est pas un secret. Il est à noter que la Fédération française de rugby (FFR) effectue des contrôles antidopage après les matches, mais pas pendant la semaine d'entraînement. Cet espace entre les engagements permet à ceux qui souhaitent consommer de telles substances illégales.

« La cocaïne ne reste dans l'urine que 48 heures au maximum. Les joueurs le prennent en début de semaine », explique avec aisance Christian Bagate, responsable de la lutte contre le dopage dans la FFR. « Il n'y a plus aucune trace de drogue les jours de match. Nous n'avons pas non plus eu de cas de contrôle positif de la cocaïne en compétition, bien que nous sachions très bien que les joueurs en prennent. Ce serait même de plus en plus probable. »

Mais cela se produit non seulement au niveau professionnel, mais également dans le cadre amateur. L'Agence française antidopage (AFLD) a reçu sept rapports de preuves liées à la cocaïne, dont certains ont été directement rejetés et deux d'entre eux appartenaient au milieu amateur. « Dans certains coins de la France, après un match, c'est la fête de la cocaïne », a avoué un autre joueur qui fait partie de Pro D2, la deuxième division.

Un contrôleur de l'AFLD a déclaré qu'il avait l'habitude de faire des analyses d'urine avant le début des matchs, mais qu'il avait dû modifier ce programme parce que certains joueurs l'utilisaient pendant les pauses. C'est pourquoi ils effectuent désormais les contrôles également à la mi-temps. « Ceux qui en consomment ne sont pas fous, ils font attention quand ils le prennent. Ils attendent la fin du match », a expliqué Christian Bagate.

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Il est important de préciser que l'usage de ce type de stupéfiants est illégal en France et est passible d'une amende fixe de 200 euros, qui peut également inclure une peine d'emprisonnement d'un an. À son tour, l'Agence mondiale antidopage (AMA) a établi différentes sanctions si la consommation de cocaïne est détectée pendant une phase de compétition, qui peut durer deux ans, ou pendant la saison morte, qui est réduite à trois mois.

En outre, le marché illégal de ce type de drogue s'est développé en France ces derniers temps et, comme décrit dans le rapport, l'Observatoire des drogues et des toxicomanies (OFDT), la cocaïne est actuellement la plus consommée chez les jeunes de 26 à 34 ans, ce n'est donc pas un problème qui concerne uniquement le rugby.

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