Le chef du gouvernement autrichien, le conservateur Karl Nehammer, sera demain le premier dirigeant de l'Union européenne (UE) à rencontrer le président russe Vladimir Poutine depuis qu'il a lancé l'invasion de l'Ukraine, lors d'une réunion à Moscou avec qui il veut, comme il l'a dit, contribuer à la paix mais aussi souligner la guerre crimes commis par les troupes russes.
Nehammer a déclaré aux médias ce dimanche que l'initiative était basée sur lui et qu'il avait informé les autorités de l'Union européenne (UE) et le président de l'Ukraine, Volodymir Zelensky, qu'il a visité hier à Kiev.
Le chancelier s'est dit déterminé à « faire tout ce qui est en son pouvoir pour que des mesures soient prises vers la paix », a rapporté l'APA.
Même s'il a admis que les chances de succès sont minces, il a souligné que sa position n'est pas celle de « ne rien faire » mais qu'il veut agir en tant que « constructeur de ponts ».
Le chef du gouvernement autrichien a souligné qu'il ne serait pas « moralement neutre » et que lors de la rencontre avec le président russe, il abordera les « crimes de guerre » dont la Russie est accusée en Ukraine.
« Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour aider les gens en Ukraine à arrêter la guerre », a justifié Nehammer sa rencontre avec Poutine, le premier d'un dirigeant de l'Union européenne depuis le début de l'invasion, le 24 février.
Il a toutefois qualifié le voyage à Moscou de « mission risquée ».
Nehammer a expliqué qu'il avait prévu cette visite lors de son voyage en Ukraine ce week-end afin, comme il l'a lui-même dit, de montrer son soutien à l'Ukraine, qui envahit la Russie depuis six semaines.
Le politicien conservateur a déclaré aux médias à Vienne qu'il avait parlé de son voyage à Moscou avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil, Charles Michel, et aussi avec le chancelier allemand, Olaf Scholz.
L'Autriche est membre de l'Union européenne mais pas de l'OTAN.
Il a revendiqué son statut de pays neutre afin de ne pas envoyer d'armes à l'appui de l'Ukraine, mais il a fermement condamné l'attaque de la Russie, dénonçant les crimes de guerre commis par ses troupes et participant aux sanctions imposées jusqu'à présent par l'UE.
Il a également expulsé quatre diplomates russes, bien qu'il ait été l'un des derniers pays de l'UE à adhérer à cette mesure, qui s'est accélérée ces derniers jours après la diffusion d'images du massacre de civils attribué aux troupes russes dans la ville ukrainienne de Bucha.
L'Autriche est l'un des pays de l'UE qui s'oppose le plus fermement à l'achat de gaz russe, dont dépend fortement son économie.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réuniront ce lundi à Luxembourg pour évoquer la guerre en Ukraine, à la suite du voyage de soutien de Von der Leyen et Borrell vendredi à Kiev.
La réunion aura lieu trois jours seulement après que les pays de l'UE auront approuvé le cinquième paquet de sanctions depuis le début de l'invasion, qui comprend une interdiction des achats de charbon russe à compter du mois d'août.
Les Vingt-sept excluent actuellement des mesures contre le pétrole et le gaz, qui sont beaucoup plus lucratives pour le Kremlin à un moment où l'UE verse à la Russie 1 milliard d'euros par jour en achats d'énergie, mais plus difficiles à sanctionner en raison de la forte dépendance des pays d'Europe centrale et orientale.
Von der Leyen a déclaré devant la Chambre européenne que Bruxelles préparait des sanctions contre le pétrole russe et Charles Michel a déclaré que « tôt ou tard », l'option de punir également le gaz devra être envisagée.
Borrell a déclaré que « l'objectif » d'inclure le pétrole « sera discuté au Conseil des ministres des Affaires étrangères », bien que des sources européennes insistent sur le fait que la question « ne sera pas sur la table lundi », tandis que d'autres sources ne considèrent pas qu'il y ait quoi que ce soit de « décisif » lors de la réunion.
Avec des informations d'EFE
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