Les cinq clés du premier tour des élections présidentielles françaises

L'égalité inattendue entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, avec la question de savoir si l'extrême droite peut assurer la présidence française, domine la journée de réflexion à la veille du premier tour

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FILE PHOTO: A combination picture
FILE PHOTO: A combination picture shows five of the twelve candidates for the 2022 French presidential election, L-R: Marine Le Pen, leader of French far-right National Rally (Rassemblement National) party, French President Emmanuel Macron, Jean-Luc Melenchon, leader of far-left opposition La France Insoumise (France Unbowed - LFI) political party, Valerie Pecresse, head of the Paris Ile-de-France region and Les Republicains (LR) right-wing party candidate, Eric Zemmour, French far-right commentator and leader of far-right party "Reconquete!", after the official announcement in Paris, France. Picture taken in 2021 and 2022. REUTERS/Staff/File Photo

Le premier tour des élections présidentielles françaises, qui se tiendra demain, dimanche, devra répondre à cinq grandes questions.

LE STYLO VA-T-IL SURPASSER MACRON ?

Aucun sondage ne le prédit, mais la tendance est que l'extrême droite Marine Le Pen avance depuis plusieurs jours alors que le candidat à sa réélection, le centriste Emmanuel Macron, stagne.

Dans certains sondages, même la différence entre les deux est inférieure à trois points, ce qui se situe dans la marge d'erreur. Si cette dynamique se poursuit, le candidat d'extrême droite pourrait remporter une victoire très symbolique ce dimanche, qui servirait de tremplin pour le second tour, qui aura lieu le 24 avril.

Pour cela, il dispose d'une bonne réserve de voix parmi ceux qui optent désormais pour l'extrême droite Eric Zemmour (9% de l'intention de vote), qui a marqué une trajectoire descendante dans les sondages.

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Ce serait un succès personnel pour la candidate, qui a vu nombre de ses principaux alliés l'abandonner au profit de Zemmour et qu'elle verrait validée la stratégie de lissage des axes les plus controversés de son programme, comme l'immigration ou l'anti-européanisme.

EST-CE QUE MÉLENCHON ATTEINDRA LE DEUXIÈME TOUR ?

Le candidat de gauche répète ce qu'il voit au second tour, même si les sondages les plus optimistes le placent à 4 points de la deuxième place.

Mais Jean-Luc Mélenchon, qui à 70 ans affronte son troisième tour sur l'Elysée, accélère dans la dernière ligne droite avec des appels à un « vote utile », tentant de rassembler l'électorat de gauche.

C'est un appel clair à l'électeur de l'écologiste Yannick Jadot (5% d'intention de voter), du communiste Fabien Roussel (3%) et de la socialiste Anne Hidalgo (2%), qui peuvent lui donner le coup de pouce dont il a besoin pour vaincre Le Pen et éviter le face-à-face d'il y a cinq ans.

ABSTENTION RECORD ?

Le niveau de participation est la grande inconnue de ce premier tour, car son pourcentage final dépendra largement des résultats. Plusieurs enquêtes garantissent que l'abstention peut être d'environ 28,4 % ou plus, comme en 2002, le niveau le plus élevé de l'histoire de la Ve République.

Au milieu d'une pandémie et de la guerre en Ukraine, la campagne a suscité moins d'intérêt que par le passé pour une élection présidentielle, les élections préférées des Français, qui conduisent généralement à 80% du recensement aux urnes.

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Près des deux tiers des Français déclarent ne pas être intéressés par cette élection, et 12 % ont même avoué qu'ils ne savaient pas qu'il y avait un jour d'élection ce dimanche.

À côté de la question de la participation se trouve celle des indécis, puisque près d'un tiers de ceux qui déclarent aller voter disent qu'ils ne savent toujours pas pour qui ou disent qu'ils peuvent changer de bulletin de vote à la dernière minute.

L'AILE DROITE MODÉRÉE AURA-T-ELLE SON PIRE RÉSULTAT HISTORIQUE ?

Cinq ans après s'être absentée pour la première fois du second tour, la droite modérée est à nouveau sur le point de ne pas se retrouver dans le duel décisif et, si les sondages ont raison, sa candidate, la présidente de la région parisienne, Valérie Pécresse, pointe du doigt le pire résultat de l'histoire du parti de Jacques de Gaulle, Jacques Chirac ou Nicolas Sarkzoy.

En 2017, l'ancien Premier ministre François Fillon, en proie à un scandale de corruption, était à moins d'un demi-million de voix de battre Le Pen, mais a fini par laisser le parti « gaulliste » hors du second tour pour la première fois de son histoire.

Élue lors d'une primaire fermée aux militants, Pécresse a chuté dans les sondages, à environ 9% selon les derniers sondages, ce qui a déjà commencé à rouvrir les plaies internes entre partisans de l'aile la plus dure et la plus modérée.

COUP DE MORT POUR LE PARTI SOCIALISTE ?

La candidate du Parti socialiste, la maire de Paris, Anne Hidalgo, n'a pas réussi à faire imprégner la gauche de sa campagne et les sondages la placent à 2%, même en dessous du seuil auquel l'Etat rembourse les dépenses de campagne (5%).

Bien loin des 6,4 % que Benoît Hamon avait en 2017, qui avait signé le pire résultat de l'histoire du parti de François Mitterrand, cinq ans après que François Hollande soit devenu le deuxième président socialiste élu au suffrage universel.

La débâcle qui s'annonce risque de remettre en cause la survie du parti, brisée entre la ligne d'Hidalgo et celle de son premier secrétaire, Olivier Faure.

(Avec des informations d'EFE)

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