Le Japon va expulser huit diplomates russes pour crimes de guerre en Ukraine

Le Premier ministre Fumio Kishida a accusé les troupes de Poutine de « comportement inhumain, non seulement à Bucha, mais aussi dans d'autres régions du pays »

Japan's Prime Minister Fumio Kishida speaks during a news conference at the Prime Minister's official residence, in Tokyo, Japan April 8, 2022. Rodrigo Reyes Marin/Pool via REUTERS

Le gouvernement du Japon a annoncé qu'il expulserait huit diplomates russes de son territoire en représailles aux « crimes de guerre » commis contre des civils ukrainiens lors de la guerre dans ce pays, en plus d'appliquer des sanctions économiques supplémentaires.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a accusé les troupes russes de « comportement inhumain, non seulement à Bucha, mais aussi dans d'autres régions du pays », citant notamment « des attaques contre des civils et des installations nucléaires », lors d'une conférence de presse ce vendredi.

« Ce sont des crimes de guerre qui ne peuvent jamais être tolérés », a déclaré Kishida, qui a signé « la condamnation la plus ferme » émise la veille par le G7 dans une déclaration conjointe.

Le Japon suit ainsi les traces des pays de l'Union européenne et des États-Unis, qui ont annoncé les jours précédents l'expulsion de diplomates russes après la diffusion d'images du massacre attribué aux troupes d'invasion dans la ville de Bucha, au nord de Kiev.

Parmi les personnes expulsées figurent des envoyés diplomatiques de Moscou au Japon et des représentants du bureau commercial russe à Tokyo, comme l'a expliqué la porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, Hikariko Ono, lors d'une autre conférence de presse, qui a refusé d'expliquer si l'ambassadeur de Russie était concerné par la mesure.

La porte-parole a également ajouté qu' « on ne peut jamais accepter » « la propagande russe qui nie le meurtre de civils par l'armée ».

Le gouvernement japonais a également annoncé aujourd'hui qu'il allait progressivement réduire ses importations de charbon russe, ainsi que ses achats de vodka, de machines industrielles et de certains produits du bois, un autre mouvement coordonné avec la communauté internationale pour accroître la pression sur Moscou.

Kishida a noté que la réduction des achats de charbon « vise à mettre fin aux importations » et qu'elle s'accompagnera d'autres mesures visant à éviter d'avoir un impact sur la production et l'approvisionnement énergétiques japonais pour les citoyens.

Le Premier ministre japonais a en outre noté qu'il prévoyait de « prendre des mesures pour interdire les nouveaux investissements en Russie » et geler les fonds des banques russes Sberbank et Alfa Bank, qui s'ajouteraient aux précédentes séries de sanctions économiques appliquées par Tokyo en coordination avec la communauté internationale.

Conformément au G7, le Japon vise également à réduire encore sa dépendance énergétique à l'égard de la Russie, pays dont il importe également du pétrole et du gaz naturel, a ajouté Kishida.

Le dirigeant japonais a également noté son « inquiétude » face aux activités militaires de la Russie vers le nord de l'archipel japonais, où se trouvent les îles Kouriles du Sud, revendiquées par Tokyo depuis que l'ex-Union soviétique les y a annexées à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

(Avec des informations d'EFE)

CONTINUEZ À LIRE :