Le président du Yémen a démissionné au milieu des efforts de paix avec les Houthis

Abed Rabbo Mansour Hadi a transféré ses pouvoirs à un conseil présidentiel, qui entretient des liens étroits avec l'Arabie saoudite, qui le soutiendra avec 3 milliards de dollars

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FILE - Yemen's President Abed Rabbo Mansour Hadi walks next of his Tunisian counterpart Beji Caid Essebsi, not in photo, upon his arrival at Tunis-Carthage international airport to attend the Arab Summit, in Tunis, Tunisia, March 30, 2019. Yemen’s exiled president stepped aside and transferred his powers to a presidential council on Thursday, April 7, 2022, as international and regional efforts to end the country’s long-running civil war gained momentum with a two-month truce.(AP Photo/Hussein Malla, File)
FILE - Yemen's President Abed Rabbo Mansour Hadi walks next of his Tunisian counterpart Beji Caid Essebsi, not in photo, upon his arrival at Tunis-Carthage international airport to attend the Arab Summit, in Tunis, Tunisia, March 30, 2019. Yemen’s exiled president stepped aside and transferred his powers to a presidential council on Thursday, April 7, 2022, as international and regional efforts to end the country’s long-running civil war gained momentum with a two-month truce.(AP Photo/Hussein Malla, File)

Le président exilé du Yémen a démissionné jeudi de ses fonctions et transféré ses pouvoirs à un conseil présidentiel après que les efforts régionaux et internationaux pour mettre fin à la longue guerre civile du pays eurent pris de l'ampleur grâce à l'accord pour une trêve de deux mois.

L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, deux pays jouant un rôle important dans le conflit, semblent avoir influencé la décision du président Abed Rabbo Mansour Hadi, et ont répondu immédiatement par une promesse d'aide d'un montant de 3 milliards de dollars. Le président du nouveau conseil entretient des liens étroits avec Riyad.

Reste à savoir si le changement accélérera la fin du conflit, car les négociations parrainées par l'ONU sont au point mort et les combats, les frappes aériennes et de missiles se sont poursuivies jusqu'à la fin du mois dernier. Les Houthis n'ont pas immédiatement commenté l'annonce de Hadi.

Peter Salisbury, expert sur le Yémen à l'International Crisis Group, a qualifié le transfert de pouvoir de « bonne nouvelle » et a expliqué sur Twitter qu' « il s'agit du changement le plus significatif dans le fonctionnement interne du bloc anti-Houthi depuis le début de la guerre ».

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Selon Hadi, le nouveau conseil dirigera le gouvernement internationalement reconnu et les négociations avec les rebelles houthis, qui sont soutenus par l'Iran, selon un communiqué publié par les médias d'État.

Cette initiative vise à unifier l'opposition contre les Houthis après des années de combats et de querelles internes et a presque certainement été orchestrée par Riyad, où les factions yéménites se sont rencontrées la semaine dernière pour discuter des efforts visant à mettre fin à la guerre.

« Avec cette déclaration, un Conseil de direction présidentielle sera créé pour achever la mise en œuvre des tâches de la période de transition. Je délègue de manière irréversible tous mes pouvoirs au Conseil de direction présidentielle », a déclaré Hadi à la chaîne de télévision publique yéménite.

Hadi a renvoyé son vice-président, Ali Mohsen al-Ahmar, un puissant poste militaire, et a également délégué ses pouvoirs au conseil.

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Rashad al-Alimi, conseiller de Hadi et ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement du défunt président Ali Abdullah Saleh, dirigera le nouvel organe. Al-Alimi entretient des liens étroits avec l'Arabie saoudite et d'autres groupes politiques au Yémen, y compris le puissant parti Islah, la branche transnationale des Frères musulmans au Yémen.

Le Conseil compte sept autres membres, qui ont tous une influence politique ou militaire sur le terrain au Yémen. L'un d'eux est Aydarous al-Zubaidi, président du Conseil de transition du Sud, un groupe sécessionniste qui comprend plusieurs milices lourdement armées et bien financées qui sont soutenues par les Émirats depuis 2015.

Hadi a été nommé président du Yémen en 2012 dans le but de superviser une transition démocratique après que le soulèvement du printemps arabe a mis fin au long règne de Saleh.

Mais les Houthis, mouvement religieux transformé en milice radicale, se sont alliés à Saleh et ont pris la capitale, Sanaa, en 2014, forçant Hadi et son gouvernement à s'exiler en Arabie.

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Des mois plus tard, Riyad a formé une coalition militaire et est intervenu dans la guerre pour tenter de rétablir le pouvoir au gouvernement Hadi.

Ces dernières années, le conflit a évolué vers une guerre régionale par délégation qui a coûté la vie à plus de 150 000 personnes, dont plus de 14 500 civils, et a provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde.

Saluant la décision de Hadi, l'Arabie saoudite a exhorté le conseil présidentiel à se joindre aux négociations menées par l'ONU avec les Houthis pour trouver une solution « politique, définitive et globale » au conflit, selon l'agence de presse publique Saudi Press.

Le puissant prince héritier saoudien, Mohammed bin Salmane, a également rencontré l'entité, a rapporté la chaîne de télévision d'État du pays.

Les belligérants ont annoncé au début du mois une trêve de deux mois, la première trêve nationale au Yémen en six ans.

(avec des informations provenant de l'AP)

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