Elections en France : Un scénario serré et l'ombre de Vladimir Poutine sur trois candidats à la présidentielle

Les candidats à la présidence multiplient les discours pour ajouter des voix et il leur reste trois jours pour le faire. Emmanuel Macron ne parvient clairement pas à s'imposer et les marges se rétrécissent

A combination picture shows five of the twelve candidates for the 2022 French presidential election, L-R: Marine Le Pen, leader of French far-right National Rally (Rassemblement National) party, French President Emmanuel Macron, Jean-Luc Melenchon, leader of far-left opposition La France Insoumise (France Unbowed - LFI) political party, Valerie Pecresse, head of the Paris Ile-de-France region and Les Republicains (LR) right-wing party candidate, Eric Zemmour, French far-right commentator and leader of far-right party "Reconquete!", after the official announcement in Paris, France. Picture taken in 2021 and 2022. REUTERS/Staff

Les Français sont appelés aux urnes les dimanches 10 et 24 avril. Ils arriveront avec des esprits pollués entre les conséquences de la pandémie et une guerre sur leur continent avec des images choquantes. Trois jours avant le premier tour des élections présidentielles en France, les candidats espèrent convaincre avec le dernier souffle de leurs campagnes, dont certaines visaient à masquer leurs sympathies pour Vladimir Poutine.

Le président Emmanuel Macron, qui subit les effets d'une explosion tardive de prosélytisme, d'abord à cause de la crise du coronavirus, puis à cause de l'invasion russe de l'Ukraine, a appelé à une « mobilisation générale des volontés et des actions » pour aller voter. Les marges pour un deuxième tour sont si étroites que tout peut arriver.

« Ne croyez pas les sondages et les commentateurs qui nous disent que c'est impossible. Que les élections ont déjà été jouées. Ce qui est une formalité. Souvenez-vous, le Brexit, le choix qui semblait peu probable. Rien n'est impossible », a harangé le président de la République aux « macronistes » lors de son événement central à Paris, mettant en garde contre la dimension d'une fin serrée.

Les derniers sondages reflètent ce scénario de proximité. L'ultra-conservatrice Marine Le Pen a notamment comblé l'écart avec l'actuel président, tout comme le candidat de gauche, Jean-Luc Mélenchon.

Emmanuel Macron reste en tête des intentions de vote au premier tour, restant stable à 27 % en une semaine, mais Le Pen et Mélenchon ont progressé respectivement de 1 et 1,5 point, à 20,5 et 16,5 %, selon Ipsos Sopra-Steria.

À la quatrième place, l'ancien commentateur d'extrême droite Eric Zemmour se dévisse de son seuil pour avancer de deux points en une semaine à 10%. La candidate républicaine Valérie Pécresse continue de chuter (-1) avec 8 % d'intentions de vote, selon cette étude pour Le Parisien et Franceinfo.

Cependant, dans d'autres sondages, le candidat ultraconservateur, Le Pen, remporte un point mardi, à 23% des intentions de vote dans les baromètres d'autres journaux, comme celui économique, Les Echos.

Le rôle du second tour des élections présidentielles de 2022 sera-t-il similaire à celui de 2017, c'est-à-dire entre Macron et Le Pen ? Selon un sondage d'opinion 2022 réalisé par l'institut Elabe pour la chaîne d'information BFMTV, L'Express et SFR et publié ce mardi, l'écart se resserre entre les deux finalistes du précédent vote, du moins au premier tour.

La qualification d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, encore hypothétique pour le moment pour le second tour, le dimanche 24 avril, ferait en sorte que les sortants accumuleraient 53% des voix contre Marine Le Pen avec 47%, des chiffres stables depuis la semaine dernière, note Elabe.

La participation constituera un autre défi. Les propres travaux d'Elabe indiquent un risque important d'abstention. Par rapport à 2017, la participation pourrait être nettement inférieure. Seulement 62 % des personnes inscrites sur les listes électorales déclarent qu'elles sont totalement en sécurité pour aller voter à ce stade et 13 % l'envisagent sérieusement. En 2017, au cours de la même période, 68 % étaient sûrs de voter, ce qui représente une baisse de 6 points.

Les candidats rusophiles

Après les massacres de civils à Bouchta, survient, au moins maintenant avec plus d'intensité, la sympathie inconfortable de certains candidats à la présidentielle envers Vladimir Poutine. Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, bien que nuancés, ont fait preuve d'une « certaine indulgence » envers la tête du Kremlin, expression utilisée pour décrire la position de la candidate républicaine, Valérie Pécresse

Faisant figure d'ombre dans cette élection, le nom de Vladimir Poutine résonne parmi ces trois candidats. La plus engagée, mais aussi celle qui a réussi à tourner sa campagne pour éviter de lester son attraction, est Marine Le Pen. En outre, étant donné que l'ultraconservateur a son parti (RN) endetté auprès d'une banque russe.

Poutine et Le Pen ont rendu public leur proximité. Dans un autre contexte, avant les élections françaises de 2017, la nouvelle aspirante Elysée a rencontré le président russe pour sceller un accord pour un monde de dirigeants forts, dont Donald Trump.

La más comprometida, pero tambien la que ha sabido virar su campaña para evitar el lastre de su atracción por Putin, es Marine Le Pen

« L'alliance » avec le patron à Moscou entretient des liens avec plusieurs pays européens. Le triomphe dimanche dernier du Premier ministre hongrois Viktor Orban a copié ces caractéristiques. Une extrême droite qui a vu en Poutine un modèle politique et idéologique contre le déclin des démocraties libérales. Dans ce sens, il peut également y avoir Matteo Salvini en Italie ou Santiago Abascal en Espagne.

Mais en France, aussi l'ancien débatteur télévisé, aujourd'hui ultra candidat Éric Zemmour, avant l'invasion, a déclaré sa compréhension pour le président russe, reconnaissant les demandes de Poutine comme « totalement légitimes ».

Les affinités du leader de gauche Jean-Luc Mélenchon sont un peu moins visibles. N'ayant jamais déclaré son admiration pour Poutine, comme ses rivaux de droite « radicalisés », il accepte néanmoins certains arguments des idéaux russes. Avec l'annexion de la Crimée en 2014, ce demandeur a été tenu responsable des erreurs de l'OTAN, qualifiant même l'opération de Poutine de « bonne nouvelle ».

La dernière tentative de décollage a eu lieu dimanche lorsque les trois candidats ont dû réagir aux nouvelles en provenance de la ville de Bouchta, où plus de 300 corps y ont été découverts selon les autorités ukrainiennes, à la suite du retrait des troupes russes de la région.

Même si elle a d'abord hésité à qualifier cela de crime de guerre, dans l'étude de BFMTV Le Pen, la candidate à National Group a déclaré : « Une enquête de l'ONU et éventuellement de la cour pénale internationale doit être urgente à tout prix ». Et il a réagi : « Ces faits sont inadmissibles, c'est une véritable barbarie. Les responsables doivent être fermement condamnés moralement et diplomatiquement », mais sans référence directe à Poutine.

Jean-Luc Mélenchon, el líder de izquierda del partido "France Insoumise" cree que puede llegar a la segunda vuelta. Durante la anexión de Crimea, aceptó ciertos argumentos de Vladimir Putin para justificar la intervención rusa.

Le candidat de la Reconquista, Éric Zemmour, était concret. Régulièrement accusé par ses concurrents d'être en faveur de Poutine, il a tenu des commentaires sévères sur Franceinfo contre le dirigeant russe. « Je dirais à Vladimir Poutine qu'il est atroce, criminel, infâme et ternit l'image de son pays », a-t-il dit. « Je l'ai dit depuis le début : les Russes en guerre sont capables des pires horreurs », a-t-il ajouté.

Finalement, face à l'horreur, Mélenchon était distant. Alors que ses détracteurs jettent son visage pour dénoncer sa complaisance passée à l'égard de Vladimir Poutine, le dirigeant de gauche réfute de loin, en déclarant : « Rien ne peut être dit ou analysé aujourd'hui dans le contexte de l'hystérie de la propagande sur l'Ukraine et la Russie ».

Avec ce scénario, les dernières réunions et interventions de la campagne officielle des candidats pour occuper le palais de l'Elysée pendant cinq ans sont accélérées. Hier, Emmanuel Macron était en voyage en Bretagne, tandis que Jean-Luc Mélenchon tenait une réunion dans 12 villes grâce à une stratégie d' « hologrammes ».

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