Une ONG a enregistré « 406 actions répressives » de la dictature cubaine en mars

L'Observatoire cubain des droits de l'homme a recensé 121 arrestations « arbitraires » et 285 « abus » tels que « sites d'hébergement, procès, harcèlement, amendes, convocation de la police, menaces, exil obligatoire ou expulsion de travail »

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Policías arrestan a un hombre
Policías arrestan a un hombre cuando personas se manifiestan, el 11 de julio de 2021, en una calle en La Habana (Cuba). EFE/Ernesto Mastrascusa/Archivo

L'Observatoire cubain des droits de l'homme (OCDH) a rapporté mardi que la dictature cubaine « a commis au moins 406 actions répressives contre la population civile en mars ».

L'organisation basée à Madrid a documenté 121 arrestations « arbitraires » et 285 « abus » tels que « sites d'hébergement, procès, harcèlement, amendes, convocation de la police, menaces, exil obligatoire ou expulsion de travail ».

« Nous dénonçons le fait que le régime consolide son offensive contre l'opposition et les militants, qui se trouvent dans la position de choisir entre le harcèlement constant, l'emprisonnement ou l'exil », a déclaré l'OCDH dans un communiqué.

En outre, l'ONG a rappelé qu'au cours du mois de février, des militants de l'organisation dissidente Ladies in White avaient été arrêtés à plusieurs reprises. Dimanche dernier, la dirigeante du collectif d'opposition, Berta Soler, a été arrêtée pour le onzième dimanche consécutif.

D'autre part, l'OCDH a critiqué la ministre chilienne des Affaires étrangères Antonia Urrejola, qui a déclaré lundi dans une interview à CNN que la situation des droits humains à Cuba « n'est pas comparable » à celle du Nicaragua.

« Il est douloureux de constater ce manque d'empathie face aux souffrances prolongées du peuple cubain », a déclaré le communiqué.

En mars dernier, 232 manifestations ont eu lieu à Cuba, contre 207 en février, dont 149 pour la défense des droits politiques et civils devant un régime qui « a déployé une politique de terreur extrême » pour empêcher les manifestations sur l'île, selon un rapport de l'Observatoire cubain du conflit (OCC).

La policía pelea y detiene a un manifestante antigubernamental durante una protesta en La Habana, Cuba, el domingo 11 de julio de 2021. Cientos de manifestantes salieron a las calles en varias ciudades de Cuba para protestar contra la escasez de alimentos y los altos precios en medio de la crisis sanitaria por la pandemia de coronavirus. (Foto AP/Ramón Espinosa)

Huit mois après le « soulèvement populaire massif des 11 et 12 juillet 2021 », l'OCC a enregistré 2 267 manifestations à Cuba, soit une augmentation de plus de 60% par rapport aux 8 mois précédant le 11J, note l'organisation dans son rapport mensuel.

« La frustration suscitée par la crise interne généralisée et le manque de libertés, ainsi que les condamnations disproportionnées et autres abus contre les manifestants pacifiques du 11J ont continué de galvaniser les critiques du gouvernement en mars », souligne OCC, un projet autonome de la société civile soutenu par la Fondation pour les droits Les humains à Cuba.

Dans ce contexte, l'OCC fait écho aux déclarations du célèbre auteur-compositeur-interprète cubain Silvio Rodríguez dans lesquelles il critique les condamnations des manifestants : « Pour autant que je sache, ils n'ont tué personne. Des peines de 15, 20 et 30 ans pour trouble à l'ordre public ? Je ne pense pas que ce soit juste », critique Rodriguez.

L'un des centaines de condamnés qui « forment une nouvelle et lourde prison politique », Brandon David Becerra Curbelo, 18 ans, reste « ferme dans ses convictions » : « Mon esprit est libre, les prisonniers sont eux », a écrit le jeune homme dans une lettre recueillie par l'OCC.

Le rapport de mars de l'OCC indique qu' « il n'est pas possible de mettre fin à l'instabilité nationale avec les outils répressifs et migratoires de la Grande Terreur ».

Fotografía de archivo de manifestantes frente al Instituto de Radio y Televisión (ICRT) mientras son montados en un camión en una calle en La Habana (Cuba). EFE/Ernesto Mastrascusa

Il ajoute que ce n'est qu'avec le « remplacement » du régime que nous pourrons mettre fin à « l'improductivité, à la crise alimentaire et au logement, à l'inflation, à la crise des services de santé, à l'éducation, à l'approvisionnement en eau et aux transports publics », ainsi qu'à « la population croissante en état de pauvreté ».

Selon le « conflictomètre » de mars de l'OCC, Cuba « est toujours une bombe sociale avec un fusible court », et, en ce sens, « la psychologie de la population n'est pas aujourd'hui celle d'avant l'explosion sociale de 11J », a-t-il prévenu, « est remplacée par une profonde rancune ».

« Si le gouvernement (cubain) reste dans sa position de durcissement, les manifestations peuvent devenir violentes », a prédit l'OCC.

Sur les 232 manifestations enregistrées en mars dernier, 134 étaient liées à « la répression et aux abus de la police, y compris l'arbitraire judiciaire et les condamnations de manifestants pacifiques le 11 juillet, ainsi que la torture et les mauvais traitements dans les prisons ».

(Avec des informations d'EFE)

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