Le travail des enfants au Mexique inquiète les États-Unis ; 28 millions de dollars seront investis pour le combattre

Au Mexique, plus de 3 millions d'enfants sont soumis au travail des enfants, ce qui représente 11,5 % de la population âgée de 5 à 17 ans

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Un niño realiza malabares entre
Un niño realiza malabares entre las filas de vehículos el miércoles 10 de junio de 2020, en Ciudad de México (México). EFE/Sáshenka Gutiérrez

Lors de sa visite au Mexique, la sous-secrétaire au Travail des États-Unis, Julie Su, a annoncé l'investissement de 28 millions de dollars (MDD) pour lutter contre le travail des enfants et le travail forcé, ainsi que pour renforcer les droits des travailleurs mexicains dans le nord et le sud du pays.

Selon le sous-secrétaire Su, 5 millions de dollars seront alloués à la réduction du travail des enfants, du travail forcé et des conditions de travail qui ne sont pas optimales pour les travailleurs de Basse-Californie, de Basse-Californie du Sud et de Chihuahua, par l'intermédiaire de Social Accountability International.

En outre, avec la participation de l'Organisation internationale du Travail, un projet de 13 millions de dollars sera créé pour lutter contre le travail des enfants dans le sud du Mexique, principalement au Chiapas, au Yucatan et au Quintana Roo. Il s'efforcera également de réduire la traite des personnes avec des pays d'Amérique centrale.

De même, un montant de 10 millions de dollars sera attribué à l'organisation internationale Solidarity Center, afin de « promouvoir la démocratie syndicale et renforcer la représentation des travailleurs ». L'objectif est ainsi d'améliorer les conventions collectives pour les augmentations de salaire et les conditions de travail dans le secteur industriel.

2 millones de niños y 1.3 millones de niñas en México realizan labores calificadas como trabajo infantil (FOTO: ANDREA MURCIA /CUARTOSCURO.COM)

Selon l'Enquête nationale sur le travail des enfants (ENTI), en 2019, environ 3,3 millions de filles et de garçons âgés de 5 à 17 ans étaient dans des conditions de travail des enfants au Mexique, soit 11,5 % de la population de ce groupe d'âge. 61 % étaient des hommes (2 millions) et 39 % des femmes (1,3 million).

Sur ce total, 1,8 million exerçaient une « profession non autorisée » ; 1,3 million exerçaient des fonctions exclusivement domestiques « dans des conditions inappropriées » et 262 000 exerçaient une « occupation non autorisée dans des conditions inappropriées ».

31,6 % exerçaient des activités agricoles ; 24,5 % travaillaient dans la construction, les mines et l'industrie ; 14 % travaillaient dans le commerce ; 7,9 % étaient des vendeurs ambulants, 5,6 % fournissaient des services personnels et 5,4 % travaillaient comme domestiques. Les États qui concentrent le pourcentage le plus élevé de travail des enfants sont Oaxaca, Puebla, Chiapas, Michoacán et San Luis Potosí.

Si cette tendance se poursuit, les chiffres pourraient atteindre 5,5% en raison de l'impact de la pandémie de COVID-19, selon le Bureau des affaires internationales du travail du ministère américain du Travail.

Julie Su y Luisa Alcalde sostuvieron una reunión para combatir el trabajo infantil en México (Foto: Twitter@STPS_mx)

Selon la loi fédérale sur le travail (LFT), il est interdit d'employer des personnes de moins de 18 ans dans le cercle familial à des activités qui menacent leur santé, leur sécurité ou leur moralité.

À cet égard, le responsable américain a également tenu une réunion avec Luisa Alcalde, chef du ministère du Travail et de la Sécurité sociale (STPS), et a invité le Mexique à rejoindre l'Association multilatérale pour l'organisation, l'autonomisation et les droits des travailleurs (M-Power pour son acronyme en anglais), qui est un initiative multilatérale visant à garantir les droits syndicaux dans l'économie mondiale.

Il convient de rappeler que le 23 février, le Sénat a approuvé un procès-verbal pour modifier l'article 176, section II, paragraphe 8 de la LFT afin de légaliser le travail des adolescents âgés de 15 à 17 ans dans le secteur agricole (s'il n'y a pas de machinerie lourde), contre laquelle l'association Save the Children au Mexique s'y est opposée car cela porterait atteinte à l'intégrité des mineurs.

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