Le procès ordinaire contre l'ancienne présidente par intérim de la Bolivie Jeanine Áñez pour des faits durant la crise politique de 2019 a recommencé lundi après la suspension de la semaine dernière avec une audience virtuelle qui portait sur la résolution des incidents juridiques présentés par sa défense.
Áñez a accompagné l'audience en compagnie d'une de ses avocates de la prison pour femmes de Miraflores à La Paz, où elle est en détention préventive depuis plus d'un an, en fauteuil roulant et cette fois sans complications pour sa santé en raison de ses dépressions nerveuses constantes.
L'audience a rassemblé des représentants de diverses entités gouvernementales telles que le Bureau du procureur général de l'État (PGE), le ministère du Gouvernement (Intérieur) et plusieurs avocats de la défense publique chargés de parrainer d'anciens chefs de la police et de l'armée déclarés rebelles qui sont également jugés.
Il s'agit de la troisième audience à avoir lieu pour installer le procès contre Áñez, alors qu'elle occupait le poste de deuxième vice-présidente du Sénat, après leur suspension en février et mars en raison d'observations de la défense et en raison de complications sanitaires de l'ancien président par intérim.
RÉSOLUTION DES INCIDENTS
L'acte judiciaire a commencé par l'identification d'au moins cinq incidents de nullité dus à une « activité procédurale défectueuse » présentée par la défense Áñez entre janvier et mars depuis que la première cour de jugement de La Paz a pris l'affaire de l'ancien chef d'État par intérim.
L'une des principales observations portait sur « l'ordre d'ouverture du procès » qui, selon l'avocat Luis Guillén, était une « copie de l'accusation » et qui suppose dès le départ qu'il y a eu « une ascension illégale à la présidence » et qui représente une « violation » des droits de son accusé.
L'avocat a souligné que le procès a lieu dans l'affaire du « coup d'État II » et que le but du processus est de déterminer s'il y a eu des résolutions contraires à la Constitution et un manquement aux devoirs, qui sont quelques-unes des accusations portées contre Áñez.
CONTEXTE DU PROCÈS
Áñez est détenu depuis mars 2021, initialement accusé de terrorisme, de sédition et de complot dans l'affaire du « coup d'État I », qui a d'abord ordonné quatre mois d'emprisonnement préventif, puis les a prolongés à six mois.
Ensuite, le processus du « coup d'État II » a été ouvert avec des accusations de résolutions contre la Constitution et de violation des devoirs qui ont servi à prolonger sa détention pour une période similaire.
Ce dernier cas est basé sur l'accusation du gouvernement et du Mouvement vers le socialisme (MAS), qui affirme qu'Áñez, à la suite de la démission du président de l'époque Evo Morales, de son vice-président et des chefs du Sénat et de la Chambre des députés, a illégalement assumé la présidence du pays.
L'argument utilisé par le parti au pouvoir est qu'Áñez aurait dû convoquer une réunion parlementaire pour la restitution des directives et que le Sénat appartenait au MAS, en tant que force majoritaire, de sorte que son arrivée à la présidence était « de facto ».
De leur côté, les avocats d'Áñez assurent qu'à la fin de 2019, il y a eu un vide de pouvoir en raison de la démission de toute la ligne de succession et qu'il a adhéré aux procédures de la Constitution.
LIMITATIONS DES MÉDIAS
L'audience avait des limites pour les médias puisqu'il a été déclaré que ceux qui allaient faire la couverture devaient être « accrédités » auprès du tribunal, même si ces actes judiciaires sont publics à moins que la réserve de la procédure ne soit déterminée.
« Nous dénonçons à l'opinion publique que le procès @JeanineAnez ne permet pas aux médias ou aux parlementaires d'entrer, il n'y a que les médias du parti au pouvoir », a déclaré la députée de l'opposition Laura Rojas sur Twitter.
(Avec des informations d'EFE)
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