Ils ouvriront un couloir humanitaire à partir de Marioupol assiégée : 100 000 personnes veulent quitter la ville

Le chef du centre de contrôle de la défense nationale russe, le colonel Mikhail Mizintsev, a indiqué que la route se rendrait à Zaporiyia, avec un point intermédiaire à Berdyansk. Ce jeudi, 75 000 Ukrainiens ont été évacués de cette zone portuaire

Evacuees from Mariupol region arrive at reception centre, as Russia's invasion of Ukraine continues, in Zaporizhzhia, Ukraine, March 31, 2022. REUTERS/Marko Djurica

Les autorités russes ont confirmé qu'un corridor humanitaire sera mis en place ce vendredi entre la ville portuaire de Marioupol et Zaporiyia, répondant ainsi aux demandes des gouvernements français et allemand.

« À la demande personnelle du président de la France (Emmanuel Macron) et du ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne (Olaf Scholz) au président de la Russie, Vladimir Poutine, à partir de 10 heures, heure locale, le 1er avril, les forces armées russes rouvriront un couloir humanitaire de Marioupol à Zaporiyia », a expliqué le chef de la défense nationale russe, le colonel Mikhail Mizintsev.

Mizintsev a indiqué qu'un point intermédiaire sera établi le long de la route du corridor humanitaire dans la ville portuaire de Berdyansk, à environ 70 kilomètres de Marioupol et à près de 170 km de Zaporiyia.

Le haut commandement militaire a appelé à la participation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) afin de garantir le « succès » du résultat de cette opération humanitaire, selon l'agence de presse russe TASS.

Les autorités russes ont exhorté les femmes ukrainiennes à rendre compte de cet accord et ont même demandé aux médias de publier la déclaration d'ouverture du couloir humanitaire afin que les ambassades et les structures étrangères de l'ONU ou de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) puissent compter sur ces informations.

La Russie a annoncé qu'elle ouvrirait ce vendredi un couloir humanitaire à Marioupol (REUTERS/Marko Djurica)

Moscou a également demandé aux autorités ukrainiennes de confirmer avant 6 heures du matin, heure locale, qu'elles étaient prêtes à évacuer les civils de Marioupol.

Avant cette annonce, le CICR avait déjà indiqué que des équipes étaient déployées dans la zone en attendant que le couloir humanitaire soit officialisé et prêt à travailler ce vendredi pour évacuer les civils et prendre soin des citoyens qui choisissent de rester chez eux.

Jeudi, les autorités ukrainiennes comptaient 75 000 citoyens de Marioupol évacués par des couloirs humanitaires et ont indiqué que 100 autres 000 civils attendent de pouvoir quitter la ville en toute sécurité.

La vice-première ministre ukrainienne et ministre de la réintégration des territoires temporairement occupés, Irina Vereshchuk, a déclaré que les personnes qui espèrent quitter la ville « désespérément » ont besoin à la fois des ressources ukrainiennes et de celles du reste du monde.

En outre, il a révélé que 45 000 autres avaient été expulsés de force par l'armée russe vers la Russie et également vers le territoire de la République populaire de Donetsk, autoproclamée mais reconnue par le Kremlin.

Des véhicules blindés des troupes pro-russes circulent dans une rue de Marioupol (REUTERS/Alexander Ermochenko)

À ce stade, Vereshchuk a accusé les troupes russes d'avoir commis des crimes dans les territoires que Kiev définit comme « temporairement occupés », faisant allusion à Donetsk et à Lougansk susmentionnés. Selon le vice-premier ministre, des meurtres, des pillages et des viols y auraient lieu, bien que toutes ces violations fassent l'objet d'une enquête du parquet.

« Mais les crimes sexuels sont les plus choquants. Les occupants se moquent de nos filles et de nos femmes mineures. Ces faits sont attestés par les femmes qui ont réussi à quitter Marioupol. Tout le monde devrait être au courant de cela », a dénoncé Vereshchuk.

La ville, située entre les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk et la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014, est l'une des principales étapes de l'offensive militaire russe, soutenue par des milices séparatistes. Les combats, qui ont permis aux forces russes de s'emparer de certaines zones de la localité, ont causé d'énormes ravages.

Les troupes russes continuent de bombarder massivement la zone contestée du Donbass avec des armes lourdes, tandis que les attaques se poursuivent autour de Kiev et d'autres grandes villes telles que Tchernigov (nord) et Kharkov (est).

Les différentes administrations régionales veillent à ce que la quasi-totalité du pays continue de subir des attaques de toutes sortes, malgré l'annonce par Moscou de réduire son offensive contre Kiev et certaines autres grandes villes, rapporte Urkrinform.

(Avec des informations fournies par Europa Press et EFE)

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