Les séparatistes d'Ossétie du Sud ont indiqué leur intention de faire partie de la Russie dans un « proche avenir »

« Je pense que l'unification est notre objectif stratégique. À notre façon. Les aspirations du peuple et nous allons avancer sur cette voie », a déclaré le président de la région séparatiste, Anatoli Bibilov

El presidente ruso Vladimir Putin (dcha) y el presidente de la región georgiana secesionista de Osetia del Sur, Anatoli Bibílov. EFE/Michael Klimentyev/Archivo

Le président de la région séparatiste d'Ossétie du Sud, Anatoli Bibilov, a déclaré mercredi qu'il avait l'intention d'engager une action en justice dans un avenir proche pour entamer un processus d'adhésion à la Russie.

« Je pense que l'unification avec la Russie est notre objectif stratégique. À notre façon. Les aspirations du peuple et nous allons avancer sur cette voie », a déclaré Bibilov aux services de presse de Russie unie, le parti du président russe Vladimir Poutine collecte l'agence Interfax.

« Nous prendrons les mesures légales appropriées dans un proche avenir. La République d'Ossétie du Sud fera partie de sa patrie historique, la Russie », a souligné le président de cette petite région pour laquelle la Géorgie et la Russie ont eu une brève guerre en 2008.

« Notre peuple a souligné à plusieurs reprises cet objectif, nous avons eu l'occasion de réaliser notre rêve vieux de plusieurs siècles en 2014, lorsque la Crimée est revenue dans son port d'origine. Nous avons raté notre chance alors, mais nous ne pouvons pas laisser cela se reproduire », a-t-il dit.

Outre l'Ossétie du Sud, la Géorgie et la Russie ont également été contestées en 2008 pour la région d'Abkhazie. Les deux sont considérés par la grande majorité des États comme des républiques autonomes de Tbilissi.

L'Ossétie du Sud, essentiellement agricole et comptant environ 80 000 habitants, est déjà fortement intégrée à la Russie car elle utilise le rouble, possède une base militaire russe et reçoit une grande partie de son budget de Moscou. Cependant, la Géorgie continue de la considérer, tout comme l'Abkhazie, comme des territoires occupés.

Par ailleurs, le 10 mars, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé à ce tribunal d'ordonner l'arrestation de trois personnes pour crimes de guerre présumés pendant la guerre entre la Russie et la Géorgie dans le territoire séparatiste géorgien d'Ossétie du Sud, en 2008.

Les suspects sont Mayramovich Mindzaev, ministre de l'Intérieur en Ossétie du Sud pendant la guerre, Gamlet Gushmazo et David Georgiyevich Sanakoev, qui ont également occupé des postes à responsabilité dans cette république autoproclamée, a déclaré jeudi le procureur de la CPI, Karim Khan, dans un communiqué.

La Russie en Géorgie

Cette demande est basée sur des allégations de « détention illégale, mauvais traitements, prise d'otages et transfert illégal de civils d'origine géorgienne, dans le contexte de l'occupation par la Fédération de Russie », a expliqué Khan.

« J'ai des motifs raisonnables de croire que ces trois individus sont pénalement responsables de crimes de guerre commis sur le territoire de l'Ossétie du Sud en août 2008", a-t-il ajouté.

Ce seront désormais les juges de la Cour, basée à La Haye (Pays-Bas), qui décideront d'approuver ou non les réclamations.

Avec le soutien des puissances occidentales, le président géorgien de l'époque Mikhail Sajashvili a lancé en août 2008 une offensive pour regagner l'Ossétie du Sud, un territoire indépendant de facto à la suite d'un conflit au milieu de l'effondrement du bloc soviétique au début des années 1990.

La Russie a répondu en envahissant une partie de la Géorgie, au cours d'une guerre de cinq jours qui a fait des centaines de morts, selon un bilan du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

La CPI a commencé à enquêter sur cette guerre en janvier 2016, la première fois qu'elle a étudié un conflit impliquant la Russie.

L'annonce du procureur de la CPI intervient alors que la Russie envahit l'Ukraine, une autre ancienne république soviétique. Ce tribunal a annoncé le 2 mars qu'il ouvrirait immédiatement une enquête sur la situation en Ukraine et sur les éventuels crimes de guerre commis.

Fin 2016, la Russie a retiré sa signature du traité de Rome, un accord fondateur de la CPI qu'elle n'avait jamais ratifié en revanche.

(Avec des informations d'Europa Press)

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