Le projet de loi 218 de 2020 vise à adopter des mesures visant à la conservation efficace, à l'étude scientifique, à l'identification, à la restauration et à l'utilisation durable du patrimoine spéléologique sur le territoire national. Celui-ci, qui a obtenu l'approbation unanime de la sixième commission puis de la plénière du Sénat, va maintenant passer par la Chambre, s'il est approuvé, il passera à la sanction présidentielle.
Face à ce projet, le ministère des Mines et de l'Énergie a publié fin février un concept dans lequel il demande à la sixième Commission de le fermer. Il a fait valoir que « les mesures suggérées par l'initiative législative pour la protection de l'environnement des lieux qui constituent le patrimoine spéléologique ignorent que ces lieux ont déjà une base normative pour leur identification et leur protection ».
Ils soulignent également que « ce projet de loi peut générer des conflits concernant les droits miniers précédemment acquis, en particulier ceux développés dans la roche calcaire et le marbre ».
Pour sa part, le sénateur Iván Darío Agudelo, qui promeut l'initiative, a déclaré à El Tiempo qu'avec la Commission géologique, l'Académie colombienne des sciences exactes, physiques et naturelles et plusieurs universités avaient commencé à traiter le projet de loi.
« À l'heure actuelle, il n'existe même pas d'inventaire du patrimoine spéléologique existant, ni de mesures claires pour sa protection et sa conservation, ce qui a conduit à des utilisations qui mettent fin à la biodiversité existante et même à la possibilité, comme le propose le ministère lui-même, que des permis miniers soient délivrés dans ces territoires, mettant en péril les grandes réserves d'eau qui s'y trouvent », a expliqué Agudelo aux médias.
Il convient de noter que l'exploration de ces cavités souterraines est encore peu connue au niveau national, de sorte que l'initiative vise à créer une organisation dans ce domaine pour promouvoir la recherche scientifique et l'éducation de la population en général.
Agudelo a souligné à plusieurs reprises que les grottes sont d'importants dépôts d'anciens vestiges de cultures ancestrales et que ces lieux sont essentiels à la subsistance d'autres vies et de nombreuses populations. Il a également souligné cela de plusieurs points de vue : géologique, biologique, environnemental, paléontologique et anthropologique.
Pour sa part, Juan Carlos Higuera, directeur de la Société colombienne de spéléologie, a déclaré que les grottes, les cavernes et tout ce qui est compétent en spéléologie sont encore inconnus en Colombie. Dans le cadre de ce concept, d'autres scientifiques ont insisté sur l'importance de protéger les grottes et ont souligné l'absence de lois pour protéger ces sites dans le pays.
Le projet de loi 218 de 2020 souhaite que le ministère de l'Environnement crée un cadre juridique complet pour protéger ces espaces afin qu'ils fassent partie du registre national unique des aires protégées (RUNAP) et du Système national des aires protégées (SINAP), comme c'est actuellement le cas avec d'autres types d'écosystèmes protégés.
Il convient de noter que, dans des pays tels que le Royaume-Uni, le Canada, les États-Unis, la Russie et les pays membres de l'Union européenne, il existe des lois similaires protégeant ces sites qui revêtent une grande importance environnementale et culturelle, afin de préserver les habitats souterrains et leur historique et valeur archéologique.
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