Des centaines de migrants sont arrivés à San Cristobal de las Casas en raison de la fermeture du bureau de l'immigration de Tapachula

Certains continuent avec la ferme idée de passer par le Mexique pour atteindre la frontière américaine, où ils ont l'intention de demander l'asile politique. D'autres envisagent déjà de retourner dans leur pays d'origine

Fotografía de archivo de migrantes centroamericanos descansanndo durante una caravana, en el municipio de Escuintla, estado de Chiapas (México). EFE/ Juan Manuel Blanco

Ces derniers jours, des centaines de migrants sont arrivés dans la municipalité de San Cristóbal de las Casas, au Chiapas, à la suite de la fermeture soudaine des bureaux de régularisation de l'immigration à Tapachula, à la suite de plusieurs actes violents entre étrangers et autorités.

« C'est très triste parce qu'ils nous attrapent, ils nous arrêtent et ensuite nous allons revenir. Je ne demande plus refuge car il est trop tard, mon objectif était d'emmener mon petit-fils avec sa mère aux États-Unis, qui y vit depuis 3 ans », a déclaré Jacky Chacon à Efe Jacky Chacon.

La Hondurienne, âgée de 55 ans, a quitté son pays avec son petit-fils en traversant le Guatemala pour se rendre à Tapachula, pour demander une carte humanitaire qui lui permet de voyager librement et d'atteindre les États-Unis.

Cependant, les procédures étant compliquées à Tapachula, il a décidé la semaine dernière de se rendre à San Cristobal de las Casas, à environ 400 kilomètres de là.

Dans cette municipalité, elle évaluait mardi si elle devait retourner au Honduras ou si elle pouvait encore obtenir une sorte d'autorisation pour son petit-fils et elle-même.

Certains continuent avec la ferme idée de passer par le Mexique pour atteindre la frontière américaine, où ils ont l'intention de demander l'asile politique. D'autres envisagent déjà de retourner dans leur pays d'origine. (Photo : EFE/Juan Manuel Blanco/Archives)

Vendredi dernier, l'Institut national des migrations (INM) a annoncé que l'attention de ses services dans le bureau de régularisation de l'immigration de la région sud (situé à Tapachula) avait été suspendue jusqu'à nouvel ordre, en raison du fait que des centaines de migrants avaient tenté d'entrer violemment dans la propriété .

Cette décision est intervenue après plusieurs affrontements entre un groupe de migrants et les autorités, au cours desquels ils ont fait irruption au siège de l'INM à Tapachula, une ville située à la frontière avec le Guatemala, où des milliers de migrants sont bloqués depuis des semaines, voire des mois.

Selon Efe, Tapachula s'est réveillé ce mardi dans un calme relatif, bien qu'un groupe d'environ 200 migrants évaluent s'ils partiront dans une caravane soutenue par des militants au cours de la semaine, alors que de nombreux autres se sont déjà mobilisés vers le nord.

Le Service pastoral pour les migrants (SEPAMI), qui appartient au diocèse de San Cristóbal de Las Casas, et l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ont financé la construction d'un abri où ils peuvent accueillir jusqu'à 100 migrants. (Photo : EFE/Juan Manuel Blanco/Archives)

Coïncidant avec l'arrivée de ces centaines de migrants à San Cristóbal de las Casas, et à la suite du phénomène migratoire croissant, plusieurs institutions ont ouvert mardi un refuge où elles travaillaient depuis des années pour servir les demandeurs d'asile, les réfugiés et les étrangers.

Le travail a été financé par le Service pastoral pour les migrants (SEPAMI), appartenant au diocèse de San Cristóbal de Las Casas, et par l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), et accueillera jusqu'à 100 personnes.

La région du corridor central du Chiapas fait partie de l'itinéraire emprunté par les personnes qui ont fui leur pays en raison de violences ou de persécutions. Le HCR et ses partenaires ont donc identifié la nécessité de renforcer la capacité de San Cristóbal de las Casas à héberger des personnes dans des conditions dignes et sûres, a déclaré le bureau des Nations unies dans une déclaration.

Il a souligné qu'au Chiapas, selon la Commission mexicaine d'aide aux réfugiés (Comar), 80% des demandes d'asile ont été reçues.

L'abri SEPAMI rejoint un très solide réseau d'abris au Mexique, qui constituent la première ligne de la réponse humanitaire, a déclaré Efe Giovanni Lepri, représentant du HCR au Mexique, lors de l'ouverture de l'espace.

Photo : EFE/Juan Manuel Blanco/Archives

Au cours de l'événement, Mgr Rodrigo Aguilar Martínez, du diocèse de San Cristobal de las Casas, a remercié tous les acteurs pour leurs efforts et leur volonté de voir ce projet se réaliser.

« Malgré les restrictions de la pandémie et les restrictions politiques, il n'y a plus de migrants », a expliqué l'ecclésiastique.

Martha Lizeth Álvarez Cruz, originaire du Honduras, était l'une des femmes qui ont fréquenté ce refuge aujourd'hui. La femme de 32 ans voyage avec son fils de deux ans.

Avec le soutien du SEPAMI, elle a obtenu des conseils juridiques et a eu un entretien avec les autorités de l'immigration en juin.

« C'est ennuyeux et stressant d'attendre les résultats. Mais j'espère me rapprocher du nord pour être en contact avec mon mari, qui n'a pas vu son fils depuis plusieurs années », a déclaré le Hondurien.

Photo : EFE/Juan Manuel Blanco/Archives

La région connaît un flux record vers les États-Unis, dont le Customs and Border Protection Office (CBP) a détecté plus de 1,7 million d'immigrants sans papiers à la frontière mexicaine au cours de l'exercice 2021, qui s'est terminé le 30 septembre.

Le Mexique a expulsé plus de 114 000 étrangers en 2021, selon les données du ministère de l'Intérieur du pays.

Les autorités mexicaines ont intercepté 73 034 étrangers en séjour irrégulier sur le territoire national entre le 1er janvier et le 8 mars de cette année, comme l'a récemment rapporté l'INM.

Pendant ce temps, la Commission mexicaine d'aide aux réfugiés (Comar) a reçu un nombre record de 131 448 demandes de réfugiés en 2021.

Avec des informations d'EFE

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