Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, comparaîtra la semaine prochaine devant le Congrès pour expliquer le changement de position historique sur l'ancienne colonie du Sahara occidental, qui lui a valu de nombreuses attaques, a indiqué mardi la porte-parole de l'exécutif.
L'Espagne, qui était jusqu'en 1975 la puissance coloniale au Sahara occidental, a pris vendredi à 180º sa position traditionnelle de neutralité, pour s'exprimer publiquement pour la première fois en faveur du plan d'autonomie marocain pour ce territoire, face au référendum d'autodétermination réclamé par les Sahraouis Front Polisario.
Avec cela, Madrid entend clore une crise diplomatique avec le Maroc, bien qu'elle ait pu en ouvrir une autre avec l'Algérie, le principal soutien du Polisario, qui a appelé son ambassadeur à Madrid pour des consultations.
Sánchez apparaîtra pour discuter des conclusions d'une rencontre avec ses partenaires européens et de « ce nouveau cadre de relations avec le Maroc », a déclaré Isabel Rodríguez lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion hebdomadaire du gouvernement.
Le tournant espagnol, qui vise à obtenir la « coopération » du Maroc dans le contrôle de l'émigration irrégulière vers l'Espagne, a valu aux dirigeants socialistes des critiques de l'opposition, mais aussi de la part de ses alliés gouvernementaux d'extrême gauche Podemos.
Isabel Rodríguez a fait valoir que l'accord avec Rabat permet « de clore une crise politique dans laquelle se trouvaient les deux pays ».
La porte-parole a également fait valoir que le changement « n'affecte pas les relations avec les autres pays », et que l'Algérie est « un partenaire fiable en tant que fournisseur d'énergie », en particulier le gaz naturel liquéfié, en période de pénurie d'énergie.
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