Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est le seul territoire africain dont le statut post-colonial n'a pas été résolu. L'ONU considère qu'il s'agit d'un « territoire non autonome ».
Le Maroc contrôle 80 % du Sahara occidental et propose une large autonomie sous sa souveraineté. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, appelle à la tenue d'un référendum sur l'autodétermination.
L'Algérie a convoqué son ambassadeur à Madrid ce samedi pour exprimer son mécontentement face au « virage serré » pris par l'Espagne pour soutenir la position du Maroc.
- Le désert face à l'Atlantique -
Le Sahara occidental est une bande peu peuplée de 266 000 km2 située sur la côte atlantique, à la frontière du Maroc, de la Mauritanie et de l'Algérie. Elle compte environ un demi-million d'habitants.
Il possède un sol riche en phosphates et un littoral de 1 100 km avec une abondance de poissons.
Il a été divisé du nord au sud dans les années 1980 par un « mur de défense » de 2 700 km —comme l'appellent les autorités marocaines—
Laayoune, dans la région administrée par le Maroc, Dakhla et Esmara sont les principales villes.
Le Maroc assure qu'il développe la région avec des investissements importants, mais le Polisario estime que ces programmes ne profitent pas à la population sahraouie.
Entre 100 000 et 200 000 réfugiés, selon diverses sources, en l'absence de recensement officiel, vivent dans des camps près de la ville algérienne de Tindouf, non loin de la frontière marocaine.
- Guerre -
En novembre 1975, une « Marche verte », appelée par le roi Hassan II, a mobilisé 350 000 Marocains pour franchir la frontière au nom de « l'appartenance » de ce territoire au royaume.
L'année suivante, un accord met fin à la colonisation espagnole : l'Espagne a cédé au Maroc le nord et le centre du territoire et la Mauritanie a regagné le sud.
Le Polisario rejette cet accord et proclame la République arabe sahraouie démocratique (RASD), avec le soutien de l'Algérie et de ses alliés historiques, tels que Cuba.
En 1979, le Maroc a pris le contrôle de la quasi-totalité du Sahara occidental après que la Mauritanie a démissionné de la part qui lui avait été accordée dans l'accord de 1976.
Depuis 1980, le Maroc a gagné des avantages dans la guerre, grâce aux « murs » de défense construits contre les incursions du Polisario.
En 1991, un cessez-le-feu est entré en vigueur et une zone de détente a été définie sous le contrôle des Casques bleus de l'ONU.
L'organisation d'un référendum est constamment reportée en raison d'un différend entre Rabat et le Polisario sur la composition du corps électoral et le statut du territoire.
En novembre 2020, le cessez-le-feu a été rompu avec le déploiement de troupes marocaines à la pointe sud du territoire pour déplacer les indépendantistes qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie.
- Discussions dans l'impasse -
Le dialogue entre le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie sous les auspices des Nations unies a repris fin 2018 en Suisse, suivi d'un second tour en mars 2019, mais a depuis été suspendu.
En octobre 2021, l'ONU nomme Staffan de Mistura italien comme nouvel émissaire, suite au rejet depuis 2019 d'une douzaine de candidats par le Maroc ou le Front Polisario.
- Principal différend entre le Maroc et l'Algérie -
Le statut du Sahara occidental constitue le principal différend entre le Maroc et l'Algérie.
Fin août, l'Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, à la suite d' « actions hostiles » du royaume, une décision que Rabat a jugée « totalement injustifiée ».
- Conflit entre l'Espagne et le Maroc -
En avril 2021, l'hospitalisation en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, en raison de la covid-19, a provoqué une crise diplomatique entre Madrid et Rabat.
Le résultat a été l'arrivée en mai de 10 000 migrants en 48 heures dans l'enclave espagnole de Ceuta, dans le nord du Maroc, après que le gouvernement marocain ait assoupli la surveillance des frontières.
Vendredi, l'Espagne a annoncé son changement de position en soutenant le plan d'autonomie marocain.
- Représentations diplomatiques -
Rabat a multiplié les actions visant à consolider sa position, avec l'ouverture de consulats ou l'organisation d'événements internationaux au Sahara occidental, provoquant des protestations du Polisario.
Depuis fin 2019, une vingtaine de pays, principalement en Afrique, ont ouvert des représentations diplomatiques à Laâyoune et à Dakhla.
En décembre 2020, le président américain d'alors Donald Trump a reconnu la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, en échange d'une normalisation des relations du Maroc avec Israël.
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