San Salvador, 17 mars 2022 (AFP) - Des membres de familles et des organisations humanitaires ont demandé ce jeudi à l'armée salvadorienne de reconnaître leur participation au meurtre de quatre journalistes néerlandais il y a 40 ans, pendant la guerre civile (1980-1992), et que justice soit rendue aux victimes. » Je veux que l'on reconnaisse ce crime. J'ai l'impression que les autorités politiques et militaires ne reconnaissent toujours pas ce crime. Ce n'est pas un hasard s'ils ont été tués, [ils ont été] tués intentionnellement », a déclaré Gert Kuipier, frère de Jan Kuipier, l'un des journalistes décédés, lors d'une conférence de presse. En 1993, une commission vérité créée par l'ONU a déterminé que des journalistes néerlandais étaient morts dans une embuscade. Selon le rapport de cette commission, le colonel Mario Adalberto Reyes Mena, commandant de la quatrième brigade d'infanterie, a décidé de mener l'embuscade, au su d'autres officiers. « vérité » et qu'il y ait « justice ». » Je demande la reconnaissance de ce qui s'est passé, la reconnaissance qu'une embuscade a été faite, qu'ils ont été tués intentionnellement, je veux que cela soit dit, je ne parle pas d'argent, ce n'est pas la chose la plus importante », a déclaré Kuiper mercredi lors d'une conversation avec l'AFP. sœur d'un autre des assassinés journalistes, Hans Lodewijk ter Laag. Dans le crime de 1982, ses collègues Koos Jacobus Andries Koster et Johannes Jan Willemsen ont également été assassinés.Le meurtre des quatre journalistes néerlandais n'a fait l'objet d'aucune enquête au Salvador jusqu'à récemment. C'est à la fin de 2017 que le ministère public a ouvert un dossier après que la Cour suprême de justice a abrogé en juillet 2016 une loi d'amnistie qui avait toléré les atrocités commises pendant la guerre civile. » Nous pensons qu'il y a peu de volonté de faire avancer les enquêtes sur cette affaire », a déclaré Oscar Pérez, directeur de la Fondation Comunicandos, qui, avec l'Association salvadorienne pour les droits de l'homme, représente les familles des victimes dans le processus judiciaire. - Processus judiciaire important - La sœur de Hans Lodewijk ter Laag se rendra vendredi pour témoigner devant le tribunal de la ville de Dulce Nombre de María, à 78 km au nord de San Salvador, qui diffuse l'affaire des journalistes assassinés. » C'est juste pour expliquer clairement ce que voulait dire mon frère. Je vais également déclarer devant le tribunal que le processus (judiciaire) est très important pour la famille », a expliqué la femme. Lors de la conférence de presse de jeudi, l'ambassadrice des Pays-Bas pour l'Amérique centrale, Christine Pirenne, a déclaré que le meurtre de journalistes « est un crime contre l'humanité ». Cela fait 40 ans que la plaie est ouverte pour les membres de la famille, mais aussi pour la société néerlandaise », a ajouté Pirenne. Dans le même temps, Kuipier a estimé qu'il était nécessaire que « des pressions publiques soient exercées à l'intérieur du pays, mais aussi de l'étranger pour que les autorités subissent des pressions pour que justice soit rendue ». La guerre civile salvadorienne a fait 75 000 morts et de nombreuses pertes pour l'économie nationale.ob/mav/dga —