Aujourd'hui marque le nouvel anniversaire de l'attaque contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires. Il y a trente ans, le terrorisme fondamentaliste a porté un coup dur sur notre territoire qui reste impuni. Il est important de se rappeler que quelque temps plus tard, la même chose s'est produite dans l'AMIA et ainsi de suite dans différentes parties du monde.
Qui n'a pas assisté aux attaques contre les tours jumelles de New York ? Ou à la gare d'Atocha à Madrid ? Ou au théâtre Le Bataclan à Paris ? , pour ne citer que quelques exemples. Ce qui s'est passé dans ces endroits, parmi tant d'autres, s'est produit dans de nombreuses villes du monde entier.
Le terrorisme était et reste un phénomène mondial. Il a presque toujours été et est soutenu par les États. Les organisations ont agi et agissent en tant que bras d'exécution des politiques qu'elles promeuvent.
Les raisons du terrorisme ne sont pas des raisons du point de vue des valeurs de la communauté internationale. Face à une telle ampleur de violence et de mort, l'humanité dans son ensemble doit faire entendre sa voix pour dénoncer sans équivoque ces actes. Et d'avoir de la mémoire et de la justice pour qu'ils ne se reproduisent pas.
Nous espérons que les dirigeants condamneront ces actes. Laissez-les le faire clairement et directement. Aucune ambiguïté ou relativisme basé sur des contextes ou d'autres raisons. Qu'ils promeuvent des actions qui restaurent la valeur de la justice violée afin que les faits ne restent pas impunis. Qu'ils mettent en œuvre des politiques de sécurité et de renseignement qui empêchent des événements futurs.
L'objectif du terrorisme, entre autres, est de faire disparaître la démocratie, la tolérance, la diversité, le pluralisme et le droit. La réponse à ce phénomène ne peut donc pas être isolée. Elle doit provenir de la coopération entre les pays, en utilisant toutes les ressources disponibles et sans perdre de vue les valeurs qui nous distinguent en tant qu'humanité.
Je pense que le moment est venu de mettre fin aux interprétations erronées politiques/académiques : le terrorisme doit être considéré comme un crime contre l'humanité. Il s'agirait ainsi d'un crime imprescriptible relevant de la compétence de la Cour pénale internationale.
L'article 7.1 du Statut de la Cour pénale internationale (ECPI) dispose : « Un crime contre l'humanité désigne l'un des actes suivants lorsqu'il est commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique contre une population civile... y compris un meurtre... y compris) d'autres actes inhumains de nature similaire causant des souffrances intentionnelles ou des atteintes graves à l'intégrité physique ou à la santé mentale ou physique ».
L'article 7.2 a) ajoute : « Une attaque contre une population civile s'entend d'un comportement impliquant la commission multiple des actes susmentionnés... contre une population civile, conformément à la politique d'un État ou d'une organisation visant à commettre une telle attaque ou à promouvoir une telle politique ».
Comme on peut le constater, après une simple lecture, les actes terroristes entrent dans la définition prévue par le Statut de la Cour pénale internationale (ECPI).
La communauté internationale, par l'intermédiaire des Nations Unies, dispose d'un outil pour agir dans le cadre de la loi contre ces menaces. L ou peuvent le faire de manière complémentaire aux tribunaux nationaux.
Le Conseil de sécurité des Nations unies, dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, prévoit « une action en cas de menace à la paix, de rupture de la paix ou d'actes d'agression ». Et il pourrait porter ces affaires à l'attention de la Cour pénale internationale (CPI). Les États, les particuliers et les ONG dans les deux dernières affaires par l'intermédiaire du Procureur pouvaient également le faire. De cette façon, les attaques terroristes pourraient finir par être jugées dans cet organe international.
Le préambule du Statut de Rome déclare : « Sachant qu'au cours de ce siècle, des millions d'enfants, de femmes et d'hommes ont été victimes d'atrocités qui défient l'imagination et émeuvent profondément la conscience de l'humanité, reconnaissant que ces crimes graves constituent une menace pour la paix, la sécurité et le bien - être de l'humanité, affirmant que les crimes les plus graves ayant une importance pour la communauté internationale dans son ensemble ne doivent pas rester impunis et que, à cette fin, des mesures doivent être prises au niveau national et la coopération internationale doit être intensifiée pour garantir qu'ils soient effectivement traduits en justice... ».
Qualifier les actes terroristes de crimes contre l'humanité serait un moyen d'articuler une réponse pour rétablir la valeur de la justice supprimée par ces menaces en utilisant toutes les ressources disponibles et de manière globale. Dans le cadre de la primauté du droit, le maintien de valeurs communes et la mise en place d'une juridiction internationale qui peut être utilisée dans les cas où les États sont incapables ou ne veulent pas réparer le préjudice causé.
* Professeur de droits de l'homme et de droit pénal international, Université de Buenos Aires