L'ancien président panaméen Ricardo Martinelli fait l'objet d'une enquête en Espagne dans une affaire d'espionnage et de harcèlement d'une femme pour laquelle onze personnes, dont quatre policiers, ont été arrêtées sur l'île de Majorque (îles Baléares), ont rapporté jeudi des sources officielles.
Selon la presse espagnole, il s'agit d'une femme avec qui Martinelli a eu une relation et qui s'est vu confier l'espionnage lorsqu'elle était en vacances sur l'île méditerranéenne de Majorque en juillet 2020.
« Au total, onze personnes ont été arrêtées, dont quatre de la Garde civile, pour avoir fait partie d'un groupe criminel et harcelé une femme », dont l'identité n'a pas été révélée, pas plus que sa relation avec Martinelli, un porte-parole de la Garde civile à Palma, capitale de Majorque, n'a indiqué à l'AFP.
Ces personnes, détenues entre lundi et mardi, ont agi « au nom d'une personne originaire du Panama », a indiqué le porte-parole, sans plus de détails.
Selon des sources légales à l'AFP, l'ancien président Martinelli - qui est déjà jugé en Espagne pour une affaire de corruption présumée - fait l'objet d'une enquête dans cette affaire.
La presse espagnole, qui cite les sources de l'enquête, affirme que c'est Martinelli qui a commandé le suivi des femmes.
Les détenus, qui se faisaient appeler « Groupe Kougar », surveillaient et suivaient la femme à Palma et sur les plages qu'elle visitait, et l'ont même espionnée depuis des jet-skis alors qu'elle se trouvait sur un bateau, selon le journal El Mundo.
La femme a remarqué et signalé les faits à la police.
Deux des détenus, dont un garde civil, ont été placés en détention provisoire et les autres ont été libérés avec des mesures de précaution, telles que le retrait de leurs passeports, a rapporté la Haute Cour de justice des Baléares.
Martinelli, président panaméen entre 2009 et 2014, est jugé en Espagne pour avoir prétendument reçu des pots-de-vin de la firme de construction espagnole FCC en échange de contrats de travaux publics pendant son administration.
S'exprimant par vidéoconférence en décembre devant la Haute Cour nationale, une haute juridiction de Madrid, l'ancien président de 70 ans a nié les allégations de corruption et de blanchiment d'argent.
Martinelli, mis du doigt dans plusieurs enquêtes pour corruption pendant son administration, avait été acquitté en novembre dernier par un tribunal panaméen dans une affaire dans laquelle il aurait espionné illégalement des opposants au Conseil de sécurité nationale (CSN) pendant son mandat.
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